Dans les marchés hebdomadaires, que ce soit à Tazmalt, à Akbou, à Sidi Aïch, à Seddouk, à Béjaïa..., la vente des produits périmés ou sans date de péremption n'est un secret pour personne. Les articles douteux concernent les produits cosmétiques et alimentaires en général. Des dentifrices, des crèmes pour visage et celles de rasage, des savons et des shampooings ne comportent aucune date de fabrication ni de péremption. Des personnes, apparemment ignorant tout des délais de «vie» des produits périssables les achètent sans le savoir. Ils le constatent à leurs dépens avec des dentifrices qui «arrachent» la peau des lèvres tellement ils sont acides. Des crèmes à raser qui provoquent des rougeurs et des démangeaisons, des shampooings qui provoquent la chute de cheveux soudaine... Toutefois, le seul à blâmer dans tout cela demeure le client. Rien ne sert de porter plainte contre le marchand «coupable». Aux différents marchés de la vallée de la Soummam, on ne délivre pas de factures. En tout cas pas aux clients qui achètent à la pièce seulement. Que faire alors ? Vérifier la date de péremption, la prochaine fois... Là encore, il y a des vendeurs peu scrupuleux, qui falsifient les dates de fabrication et de péremption. Ils postdatent, au besoin, les produits contrefaits et périmés à laide de dateurs, pour faire passer la pilule. Et rebelote, la même personne pourrait retomber dans le même piège et être encore une fois sujets à tous les désagréments corporels et psychiques que causeraient ces produits. Les produits alimentaires ne sont pas, à leur tour, épargnés. Peu importe les conséquences de la vente des produits périmés sur les consommateurs, l'essentiel pour les marchands, c'est de gagner de l'argent. Ce genre de produits concerne les chocolats, les bonbons, les conserves, les fromages... Il n'est pas rare de prendre une boîte de sardine et de trouver une date de péremption gribouillée. On dirait poinçonnée. Il est question aussi des boîtes de chocolat comportant des cachets humides sur de petits espaces blancs. Qui a mis le cachet, le fabricant ou le marchand ? Difficile de répondre. Les dates de péremption sur les sachets de bonbons ne figurent pas dans la majorité des cas. Et dire qu'ils sont destinés aux enfants ! Même le café n'échappe pas à la tricherie. Pis encore, s'il y a quelque chose à déplorer, c'est l'absence de l'Etat. Jamais au grand jamais, la région n'a connu, ne serait-ce qu'une fois, des opérations de contrôle des marchandises vendues dans les souks par les agents de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude. Dans l'impunité la plus totale, n'importe qui pourrait y vendre n'importe quoi.