Photo : Fouad S. Hanoune qualifie sa rencontre avec Bensalah de «sérieuse», en faisant savoir qu'elle a présenté, à l'occasion, des synthèses et des propositions sur les sujets en question. Celles-ci viennent en appui à la lettre déjà adressée au président de la République en 2006. Dans le but de consacrer une véritable séparation des pouvoirs, une justice sociale, une révision de la loi fondamentale du pays. Donc, le PT a remis au goût du jour le contenu de cette lettre, précise Hanoune, qui parle d'autres propositions qui ont été présentées à Bensalah dont la nécessité d'aller vers un régime parlementaire, d'instaurer des mécanismes de contrôle du pouvoir exécutif et d'arbitrage entre les institutions. Dans le même contexte, la SG du PT indique qu'elle a abordé également la question de la révision constitutionnelle, qui doit traduire de nouvelles formules de contrôle et de gestion, comme l'élargissement du recours au Conseil constitutionnel, aux parlementaires et aux partis, pour remettre en cause des décisions anticonstitutionnelles. Au-delà de la Constitution, le PT propose de mettre en place un Secrétariat d'Etat chargé de la promotion de tamazight et un autre Secrétariat d'Etat chargé de la promotion des droits et de la citoyenneté, des droits de l'homme et des catégories vulnérables, et pourquoi pas aller vers l'établissement d'un département de la planification. Mme Hanoune a laissé entendre, par ailleurs, que le report de la révision de la Constitution à 2012, soit après les élections législatives, constitue une « reconnaissance de la part du chef de l'Etat que l'actuelle Assemblée populaire nationale (APN) n'a pas de légitimité et de crédibilité ». Et c'est pour cela qu'il est opportun d'organiser des élections législatives anticipées au cours de cette année. Elle a formulé des «réserves» concernant les projets de loi qui seront soumis, dans le cadre des réformes politiques, à une Assemblée issue d'élections, selon elle, «douteuses», soulignant que le risque de «contradiction» entre les lois à amender et la future Constitution doit être réglée à l'avance pour une entame «juste» des réformes politiques. Hanoune est catégorique, l'actuelle Assemblée n'est pas en mesure d'examiner et d'approuver la loi électorale révisée, laquelle est appelée à assurer des élections crédibles à l'avenir. En somme, Hanoune a fait savoir que sa formation a proposé sept contributions dont celle ayant trait au respect des mandats, devant mettre fin au phénomène des transfuges et consacrer la séparation entre le monde des affaires et la politique, l'amendement de la loi sur les partis, le refus du système des quotas, «défavorable» et «réducteur» pour les candidates, et l'abrogation du code de la famille. La secrétaire général edu PT a, en outre, évoqué le code de wilaya soumis au gouvernement, observant à ce propos qu' «on ne peut parler de décentralisation et renforcer dans le même temps les prérogatives du wali». Elle a plaidé aussi pour une levée des «restrictions entravant l'exercice de la profession de journaliste» dans le code de l'information. Dans le même contexte, le PT considère qu'il est temps d'abroger la peine de mort, gelée depuis 1993, relevant que «les pays développés ne règlent pas leurs problèmes par la vengeance, mais par la rééducation et des procédés scientifiques». Mme Louisa Hanoune a estimé, par ailleurs, qu'il est nécessaire d'ouvrir et d'élargir le débat au sein de la société, estimant que ces consultations «ne sont pas suffisantes dans la mesure où les partis ne sont pas dépositaires de la souveraineté du peuple». Elle est favorable à l'abrogation de toute loi incompatible avec la Constitution.