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L'Espagne autorise l'entrée sur son territoire de forces auxiliaires marocaines Pour procéder aux «expulsions à chaud» des Subsahariens de Ceuta et Melilla
Une polémique s´est engagée au Congrès des Députés à l´initiative de partis de gauche qui ont interpellé le gouvernement sur l´autorisation d´entrée sur le territoire espagnol accordée aux forces de sécurité marocaines pour chasser les centaines d´immigrés clandestins qui tentaient de pénétrer dans Ceuta et Melilla. Ces «méhanis», une force auxiliaire, ont franchi la première des deux frontières parallèles de barbelés par une porte de service où les attendaient les gendarmes espagnols. Cette bande de terre séparant Ceuta et Melilla du territoire marocain se situe en territoire espagnol. Une fois sur place, les forces marocaines se sont rapidement mises au travail, obligeant les dizaines d´infortunés africains à poser pied au sol, n´hésitant pas à les bastonner violemment, ce qui, en Espagne, est interdit par la loi. Une fois le travail terminé, les Marocains ont regagné leur territoire accompagnés de ces sans- papiers qui, en plus des bastonnades, ont fait l´objet d´une autre violation de la loi sur les étrangers qui ne prévoit pas les «expulsions à chaud». Tout «sans-papiers» doit être remis au commissariat le plus proche et présenté devant un juge pour les formalités de reconduite vers son pays d´origine, selon la loi. Ces expulsions administratives sur-le-champ sont les griefs qui ont été faits par le parti basque Amaiur au gouvernement espagnol. Lorsque ces faits ont été reconnus par le gouvernement, le parti socialiste, la principale force d´opposition, a aussitôt exigé le passage du ministre de l´Intérieur, Fernandez Díaz, devant le Parlement national. Pour la première fois, le gouvernement Rajoy a dû reconnaître qu´une «demande de renfort» avait été adressée au Maroc, sur la base du «Protocole de surveillance des frontières» signé entre Madrid et Rabat. L´entrée de ces «méhanis» en territoire espagnol serait sans doute passée sous silence par les autorités espagnoles sans la diffusion d´une vidéo amateur filmant les gendarmes espagnols leur ouvrant la porte de service. Cette scène qui s´était déroulée le 28 mars dernier avait été filmée par une organisation civile de soutien aux immigrés, forçant ainsi le gouvernement de Melilla à reconnaître sa décision d´ouvrir la porte de service aux forces auxiliaires marocaines pour l´expulsion illégale d´étrangers. 61% des expulsions globales en Europe Selon une dépêche publiée par l´agence Europa Press, les autorités espagnoles ont refoulé au niveau de la bande de Melilla 6693 immigrés durant le premier trimestre de l´année en cours. Le ministère de l´Intérieur a estimé qu´il ne s´agit pas d´«expulsions, un acte qui relève non de l´administration, mais de la justices», mais de «refoulements» dans la mesure où les bandes de séparation situées autour des villes de Ceuta et de Melilla ne «peuvent pas être considérées comme territoire espagnol». Ces arguments ont suscité de vives mises au point par le Collège des avocats qui a rappelé au ministre que cette bande de terre est «bien territoire espagnol» et qu´il «n´existe pas de terre de personne». Il convient de rappeler que les entrées d´immigrés clandestins dans l´espace Schengen représentent seulement 9% du chiffre total enregistré dans tous les pays de l´Union européenne. Or, l´Espagne est parmi les «28» pays qui ont le plus expulsé d´étrangers avec 61% du total européen, selon un rapport publié le mois dernier par la Commission Européenne.