Qu'est-il arrivé à Mustapha, vingt-quatre ans, d'entrer saoul chez le voisin en le menaçant ? C'est arrivé à Rouiba. La juge réfléchit avant que l'inculpé de menaces et de coups volontaires ne se plaigne que la victime lui ait intimé l'ordre de faire cesser l'écoute du Coran. «Je te somme de fermer la lecture du Coran», m'a-t-il dit en violant mon domicile. Ma famille a paniqué devant ce monstre de vingt-quatre ans avant que les voisins ne s'en mêlent et le prient de quitter les lieux. Les deux témoins, des voisins, ont confirmé la version de l'inculpé et témoigné n'avoir jamais vu l'inculpé porter des coups au jeune. D'ailleurs, l'inculpé a crié au secours et demande «à avoir le statut de victime, car c'est ce jeune qui est entré chez moi ivre, violant mon intimité, mon repos et la paix de ma famille». Safia Khellil, la juge, avait pris acte des demandes de Balaraoui, le représentant de la société qui avait requis la lourde peine de cinq ans fermes. L'avocat de l'inculpé avait «copié» son client en y ajoutant des points de droit. Il a estimé que quand bien même son client avait agressé ce jeune, il était chez lui. Si le certificat médical était discutable, l'arme blanche l'était encore plus puisque cette pièce à conviction n'était pas sur le pupitre de la juge. La juge a décidé de mettre en examen ce dossier pour le 17 mars. Vu l'incapacité de la victime qui a assuré avoir reçu une mémorable raclée, outre l'usage d'arme blanche, il y a vraiment de quoi réfléchir.