Le président bolivien Evo Morales a, lors du sommet du G77 + Chine dimanche à Santa Cruz, critiqué le Conseil de sécurité de l'ONU, estimant qu'il ne remplit pas pleinement son rôle de garant de la paix et de la sécurité internationales, en recommandant par ailleurs la création d'une Banque du Sud se substituant au FMI. Etablissant une feuille de route pour les pays du Sud, M. Morales, premier chef d'Etat amérindien de Bolivie, un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, a évoqué "la nécessité d'organismes internationaux qui œuvrent à la paix" et "éliminent les hiérarchies mondiales". Il a estimé dans ce sens que le Conseil de sécurité ne remplit pas pleinement son rôle de garant de la paix et de la sécurité internationales. "Pour cela, le Conseil de sécurité des Nations unies doit disparaître, car il a encouragé les guerres et les invasions par les puissances impériales pour s'approprier les ressources naturelles des pays envahis", a-t-il plaidé. "Aujourd'hui, au lieu d'un Conseil de Sécurité, il y a un Conseil d'insécurité", a-t-il dit. La rencontre de Santa Cruz sur le thème de "la création d'un nouvel ordre mondial" marque le 50e anniversaire de la création du G77, qui compte désormais 133 Etats d'Amérique du Sud, d'Afrique et d'Asie, contre 77 au départ. La Bolivie assure actuellement la présidence tournante du groupe qui cherche à renforcer sa structure institutionnelle et à intensifier le développement économique à travers la coopération Sud-Sud. M. Morales a également demandé "l'émancipation du système financier international" et "le remplacement d'institutions financières comme le FMI par d'autres" comme une Banque du Sud "permettant une meilleure participation des pays du Sud". Une déclaration finale doit être ratifiée dimanche à l'issue de cette réunion de près de 110 délégations et d'une quinzaine de chefs d'Etat. Le texte devrait porter essentiellement, selon les organisateurs, sur les objectifs du Millénaire de l'ONU, recouvrant notamment la réduction de l'extrême pauvreté et de la mortalité infantile, l'accès à l'éducation, l'égalité des sexes, et la mise en œuvre du développement durable. Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki moon qui a présidé les travaux du Sommet a évoqué la nécessité d'"accélérer les efforts pour atteindre les objectifs du Millénaire", à l'horizon 2015.