L'Allemagne compte jouer sur l'élan de la démonstration infligée au Portugal (4-0) face au Ghana, qui se doit lui de réagir après son revers face aux Etats-Unis (2-1) pour entrevoir la qualification, samedi à Fortaleza (16h00 locales, 21h00 françaises). En attendant Etats-Unis - Portugal le lendemain, la Nationalmannschaft serait très proche des huitièmes de finale en cas de succès, ce qui condamnerait quasiment les Black Stars... contrairement à 2010, où la victoire allemande sur les Ouest-Africains (1-0) n'avait pas empêché la qualification des deux équipes. Le Ghana a été surpris en tout début et fin de match par les Américains (2-1), mais sa bonne seconde période peut lui donner de l'espoir face à un des grands favoris du tournoi. Tout va bien du côté des Allemands ? "Achtung": ils avaient déjà signé un 4-0 dans leur entrée en lice en 2010 (contre l'Australie) avant de s'incliner face à la Serbie (1-0)... "D'un point de vue mental, il faut rester très attentif. On l'a vu en 2008 et 2010 où on avait perdu le deuxième match après avoir emporté le premier. On ne veut pas avoir à nouveau ce genre de problèmes", a d'ailleurs prévenu vendredi le sélectionneur Joachim Löw. "L'Italie vient de connaître ça contre le Costa Rica, les Pays-Bas ont eu du mal aussi contre l'Australie. C'est super d'avoir gagné le premier match mais il faut continuer. Une victoire ne suffit pas et il faut rester concentré", a-t-il ajouté. Sinon, la seule ombre au tableau du bel ordonnancement allemand concerne l'incertitude sur le défenseur central Hummels. Touché à la cuisse droite lundi, il s'est peu entraîné depuis et pourrait passer son tour, au moins par précaution. Löw dispose de solutions de rechange, avec Mustafi, l'appelé de dernière minute dans la sélection allemande pour remplacer l'attaquant Reus, forfait sur blessure. Le sélectionneur peut aussi recentrer un des arrières latéraux, Boateng ou Höwedes, qui jouent dans l'axe en club. Côté ghanéen, le pépin physique d'Essien qui l'avait privé d'entraînement mercredi est oublié et le milieu de terrain a participé normalement à la session de jeudi. 'Faux 9' payant Le 4-0 contre le Portugal a donné raison au technicien allemand dans ses choix, notamment pour le secteur offensif et le positionnement de Müller en "faux 9". Résultat: un triplé pour l'attaquant du Bayern, dont la propension à musarder dans la surface a payé. Löw a remporté son match tactique, mais il lui faut aussi veiller à remporter la partie sur le terrain des ressources humaines: l'esprit de groupe tant vanté persistera-t-il longtemps si les trois anciens Schweinsteiger, Podolski et Klose restent confinés sur le banc ? "Bien sûr qu'on veut absolument jouer, relève Mertesacker, qui n'avait pas joué une minute à l'Euro-2012. C'est bien aussi pour la concurrence. Au début, c'est un coup quand on était auparavant régulièrement un titulaire. C'est une toute nouvelle expérience quand on n'est plus qu'une petite partie d'un grand ensemble". Mais chacun doit se "tenir en retrait pour ne pas mettre en danger le succès collectif, il peut vite y avoir des guerres de tranchées", prévient aussi celui qui devrait défendre sa 100e sélection samedi. La "guerre des tranchées", Kevin-Prince Boateng a semblé vouloir la déclencher en filant la métaphore des gladiateurs dans l'arène et du combat "jusqu'au sang", même face à une équipe où évolue son frère Jérôme, qui avait parfaitement contribué à neutraliser Cristiano Ronaldo. Le joueur né à Berlin, qui avait privé Ballack du Mondial-2010 en le blessant gravement, aura-t-il un traitement spécial ? Encore faudrait-il que "KPB" joue, après avoir été remplaçant au premier match contre les Etats-Unis. Difficile en effet pour son sélectionneur, James Kwesi Appiah, de déboulonner le capitaine Gyan ou André Ayew, auteur de l'égalisation lundi. Reste le jeune Atsu, moins indiscutable, qui pourrait céder sa place. Et dans ce nouveau schéma, le sélectionneur ghanéen pourra toujours s'appuyer sur les espaces laissés par l'Allemagne en première période contre le Portugal.