Un appartement est disputé par deux femmes qui réclament à cor et à cri justice !H. H. est franchement effarouchée lorsque la présidente demande à l'unique témoin de rejoindre l'arrière salle. Elle est inculpée d'atteinte et de violation de domicile. Elle soutient le contraite : «J'ai payé 90 millions l'appartement il y a dix ans. Ma mère est témoin.» La présidente du pénal est méfiante et sceptique, elle demande à voir de près l'acte de vente, unique preuve des assertions de la prévenue détenue.«Tous les voisins savent que j'ai acheté ce domicile». La juge ne veut rien savoir : «On n'a pas idée de remettre 90 millions à un inconnu sans recevoir un reçu en contrepartie», tranche Madame la présidente qui s'étonne qu'il n'y ait même pas une promesse de vente. La détenue ne répond pas mais parle de logement non fonctionnel ce qui explique le bas prix versé au revendeur qui a affirmé avoir acquis ce logement auprès de l'organisme logeur. «En 2000, j'ai quitté mon domicile que mon voisin était chargé de surveiller de temps à autre et ce, jusqu'à deux jours avant le dernier ramadhan». Et puis, poursuivant le récit, la victime s'est dit scandalisée lorsque ce voisin est venu l'informer qu'une famille occupait son logement.L'homme regrette l'attitude de H. H. qui avait procédé à des aménagements à l'intérieur du logement, que Sonelgaz avait pris soin de priver de gaz et d'éléctricité. «Pourtant, elle a procédé à l'installation du gaz. Comment ? Allez savoir» proteste-t-il avant de demander dix millions de centimes à titre de dommages et intérêts et surtout la récupération du logement sans histoires.La magistrate, fixée sur le dossier n'emprunte pas quatre chemins :«Deux ans de prison ferme sont requis sans état d'âme par le procureur auparavant et ce juste après que le témoin, un vieil homme, eut démontré son incapacité à témoigner dans ce procès. «Tout ce que je peux vous dire c'est que cette femme venait de temps à autre rendre visite à son domicile surveillé par le voisin» avait-il assuré avant d'être remercié par la juge. Puis c'est au tour de la défense de passer à la barre.Malgré une migraine, l'avocate parle, elle, d'escroquerie de la part de la victime qu'il avait connue auparavant et soutiré cinquante millions en promettant de régulariser la situation. «Nous nous trouvons non seulement en prison, mais avec une jeune fille dans la rue» conclut le conseil qui réclame la relaxe pour cette malheureuse victime d'un tour de passe-passe incroyable et condamnable. Et ce, en 2009, au tout début du printemps : «Le tribunal a été édifié», avait-elle lancé. Verdict : Une peine de un an de prison assortie d'un sursis. Ici la juge a préféré l'épée de Damoclès à l'incarcération d'une maman qui ne va pas amadouer la société. Loin s'en faut. La faute commise est payée. Le reste relève de la régularisation administrative. «Vous avez dix jours pour interjeter appel si jamais le verdict vous semble incorrect» balance la juge qui passe à l'affaire suivante.