Le Japon a commémoré, hier matin, le 69e anniversaire de la bombe atomique qui fut larguée sur Hiroshima le 6 août 1945. A l'occasion de la cérémonie, le maire de la ville, Kazumi Matsui, a appelé les dirigeants du monde entier à se rendre à Hiroshima et à Nagasaki pour constater les dégâts causés par les armes nucléaires lors de la seconde Guerre mondiale. «Président Obama et tous les dirigeants d'Etats pourvus de la bombe nucléaire, répondez, s'il vous plaît, à cet appel en visitant au plus vite les villes bombardées, pour voir de vos yeux ce qui s'est passé. Si vous le faites, vous serez convaincus que les armes nucléaires sont le mal absolu et qu'elles ne devraient plus exister.» Près de 45 000 personnes ont observé une minute de silence dans le parc du Mémorial de la paix d'Hiroshima, près de l'épicentre de l'attaque de 1945 qui a tué 140 000 personnes. Un second bombardement, sur Nagasaki trois jours plus tard, fit 70 000 victimes supplémentaires. A la suite de ces bombardements dévastateurs, le Japon capitula. Quarante-cinq mille personnes ont respecté une minute de silence à l'occasion des 69 ans du bombardement d'Hiroshima. Le nombre des survivants de ces catastrophes, les hibakusha, est estimé à plus de 190 000 cette année. L'an dernier, 5 507 survivants sont morts. L'anniversaire du drame se déroule alors que le Japon est divisé sur la volonté du Premier ministre, Shinzo Abe, de réinterpréter la Constitution d'après-guerre, pour permettre au Japon d'exercer son droit à l'autodéfense collective. Le gouvernement du Premier ministre conservateur a, en effet, réformé la Constitution du pays, notamment l'article 9, qui consacre son pacifisme. L'objectif de M. Abe est d'appuyer le rôle du Japon sur la scène internationale. Lors de la cérémonie d'hier matin, M. Abe a déclaré que, étant donné que le Japon était le seul pays à avoir souffert de la bombe atomique, il avait le devoir de chercher à éliminer cette arme. Il n'a pas, pour autant, fait mention de sa politique de «contribution proactive à la paix». Sans citer M. Abe, M. Matsui a déclaré que sa Constitution pacifiste était ce qui avait permis au Japon de vivre en paix ces soixante-neuf dernières années.