La police a dispersé avant-hier une manifestation de soutien à l'ancien président malgache Marc Ravalomanana dans la capitale Antananarivo. Les forces de l'ordre ont tiré en l'air et fait usage de gaz lacrymogènes, faisant 34 blessés, selon des responsables hospitaliers. Les manifestants souhaitaient se rendre sur la place centrale d'Antananarivo, où le nouveau président malgache Andry Rajoelina s'est plusieurs fois adressé à ses partisans pendant la période de troubles qui a conduit au départ forcé de Marc Ravalomanana et à sa prise de pouvoir. Les protestataires espéraient écouter Ravalomanana s'adresser à eux par téléphone depuis le Swaziland, où il s'est réfugié. Mais le contact téléphonique n'a pu être établi, et la police a ensuite dispersé la manifestation. Appel du Président déchu à poursuivre la contestation Plus tard, une radio privée a diffusé un enregistrement audio de Ravalomanana dans lequel il affirme qu'il reviendra bientôt dans son pays. «Continuez, consolidez votre mouvement pour que le monde entier puisse savoir que nous n'arrêterons pas tant que l'Etat de droit ne sera pas rétabli», déclare l'ancien président. «Parce que les Malgaches feront tout jusqu'à ce que la légalité soit rétablie», a encore souligné l'ex-Président dans son message, le deuxième depuis sa démission forcée le 17 mars. En réponse à l'intervention de la police, les partisans de Ravalomanana ont appelé à la grève générale aujourd'hui. «Les étudiants ne doivent pas aller en cours, les travailleurs de bureau doivent arrêter de travailler, et le secteur privé doit arrêter de payer ses impôts afin de ne pas soutenir un régime illégal», a déclaré le dirigeant syndical Constant Raveloson, à la tête du mouvement pour le retour à l'ordre constitutionnel. La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui a refusé de reconnaître Andry Rajoelina, doit tenir son sommet aujourd'hui, auquel devrait assister Marc Ravalomana. L'Union africaine a, elle, suspendu l'adhésion de Madagascar suite à la prise de pouvoir de Rajoelina, qui a promis la tenue d'élections d'ici deux ans.