L'Algérie aura 200 stations d'épuration d'eau en 2015, a annoncé jeudi à Alger le directeur général de l'Office national d'assainissement (ONA), Karim Hasni, lors d'une conférence de presse. Ce projet salutaire devrait être concrétisé afin de mettre un terme à une situation qui n'a que trop duré.A ce jour, les grandes villes et villages algériens ne disposent pas de ce type d'équipement. Les eaux usées sont rejetées dans la plupart des cas dans la mer, rendant ainsi les plages algériennes parmi les plus sales du pourtour méditerranéen. Oued El Harrach est d'ailleurs un cas illustratif de la gestion catastrophique des eaux usées en Algérie. Pour la première fois, les responsables de l'Office national d'assainissement s'expriment sur la gestion des eaux usées en Algérie. Le DG de l'Office a évoqué, à la fois, la protection de l'environnement, la ressource hydrique et les barrages, à travers l'exploitation et la mise en service de stations d'épuration d'eau dont le nombre sera doublé pour atteindre 200 en 2015. Avec le système de distribution de l'eau H24 dans les grandes villes (Alger, Constantine et Oran) et les efforts d'amélioration d'accès à l'eau potable (raccordement des villes et villages aux eaux de barrages dans tout le pays, ainsi que les systèmes de transfert d'eau au Sud), les quantités d'eau déversées dans les réseaux d'assainissement sont énormes et inqualifiables à ce jour. Pratiquement toutes les caves des cités urbaines sont inondées par les eaux usées, y compris les nouvelles cités AADL construites durant les années 2000. Chaque jour, des citoyens appellent les services de l'ONA et des communes pour venir pomper ces eaux qui se déversent à même les rues. Les efforts de disponibilités d'eau consentis par l'Etat sont donc gâchés par un réseau d'assainissement défectueux et inadéquat. L'absence de traitement de ces eaux usées devrait être considéré comme une préoccupation extrême au regard des conséquences sur la santé publique, l'environnement, ainsi que la sécurité hydrique du pays. Le DG de l'ONA a affirmé que son organisme emploie 10 000 travailleurs pour gérer 102 stations d'épuration d'eau en exploitation. Il a annoncé qu'une quarantaine sont en construction au profit de l'ONA pour être exploitées en 2015 tandis que les directions de l'eau des wilayas ont aussi des projets, ce qui fera en sorte que 200 stations seront en fonction en 2015 ou au plus tard au premier trimestre 2016. Parmi les priorités de l'ONA figure la protection des barrages afin de ne pas y déverser les eaux usées. La lutte contre la pollution dans les 14 wilayas côtières et les villes de plus de 100 000 habitants n'est pas en reste. Ces wilayas doivent être équipées de stations d'épuration. M. Hasni a fait état d'un plan de renforcement du potentiel d'intervention dans la lutte contre les inondations de 7 milliards de centimes. Il s'agira notamment de l'acquisition de 120 hydro-cureurs, 12 pelles pneumatiques, 2 pelles sur chenille et 14 stations de pompage mobiles. L'Office se dotera également de 460 pick-up et 300 camions double-cabine, selon son directeur général. Cet équipement plus que nécessaire doit être préservé et la propreté des villes et villages algériens commence d'abord par la prise en charge des eaux usées, bien avant l'embellissement, l'aménagement des trottoirs…