Face à l'envolée des prix des légumes et des fruits, particulièrement la pomme de terre, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural se veut plutôt rassurant.Contacté hier, Ammar Assabah, directeur de la régulation et du développement des productions agricoles au ministère a estimé que la situation du marché est "conjoncturelle" du fait des facteurs climatiques et de ceux liés à l'activité agricole. Cette année, affirme-t-il, "la récolte sera suffisante", et il y aurait même "un excédent" de production. S'agissant de la pomme de terre, entre 500 et 600 tonnes/jour seront récoltées ces jours-ci à Mostaganem. L'opération a déjà débuté, selon notre source, ce qui contribuera à la baisse de manière substantielle des prix. Expliquant la situation actuelle du marché, notamment la hausse des prix de la pomme de terre qui a dépassé les 80 dinars dans les marchés de la capitale, notre interlocuteur a tenu à souligner : "Nous sommes à la fin de la récole d'arrière-saison et des primeurs. En même temps, nous entamons la récolte de la saison. C'est une période dite de soudure". Pour le directeur de la régulation, c'est là que se situe la première cause : "La situation qui est conjoncturelle dans les marchés des fruits et légumes sera circonscrite dans le temps." Parmi les autres conditions qui ont favorisé l'instabilité du marché, M. Assabah a cité les conditions climatiques. "Cette dernière semaine, nous avons enregistré une pluviosité assez importante qui n'a permis ni l'accès aux champs ni d'effectuer la récolte en temps voulu". L'insuffisance d'approvisionnement du marché a généré un climat de tension qui est "appelé à s'atténuer dans les jours prochains", rassure-t-il. Le directeur de la régulation a annoncé également que la récolte de la saison, notamment dans les wilayas de Mostaganem et de Skikda, a été entamée, ce qui permettra d'avoir des quantités suffisantes pour faire baisser les prix dans les prochaines semaines. "Au fil des jours, d'autres wilayas vont commencer la récolte, notamment celles du littoral. Cette récolte va permettre, avec le retour du soleil, de faire en sorte qu'il y ait suffisamment de produits pour diminuer les prix observés actuellement et qui sont entre 50, 60 et 70 dinars, selon les lieux, surtout pour la pomme de terre", a tenu à faire savoir le responsable du ministère de l'Agriculture. Par ailleurs, M. Assabah n'omis pas de souligner que "la mauvaise organisation du marché a eu des conséquences négatives" sur les prix des légumes et des fruits. Que compte faire le ministère de l'Agriculture pour remédier à cette situation ? "Pour le court terme, le département de Rachid Benaïssa est suspendu à la récolte qui devra permettre d'approvisionner le marché. Nous sommes en attente d'une production importante, voire supérieure à celle de l'année dernière, a indiqué le directeur de la régulation. Pour le moyen terme, le ministère veillera à ce qu'il y ait davantage de production, surtout durant la période dite de "soudure" et celle du mois d'octobre." "Nous sommes en train de soutenir les producteurs dans certaines wilayas qui permettent d'approvisionner le marché en ces périodes exceptionnelles" tient à signaler M. Assabah. Les agriculteurs ne spéculent pas "Les agriculteurs ne spéculent pas, car ils ont déjà d'énormes difficultés à affronter, telles que le machisme agricole. S'il y a lieu de moraliser ce secteur, c'est bien au niveau des intermédiaires", a répondu notre interlocuteur, estimant que cette mission ne relève pas des prérogatives du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. "Du point de vue de la production agricole, si on évalue l'état actuel du secteur, on peut dire que durant toute l'année, les produits étaient disponibles à des prix abordables, à l'exception de certaines périodes hors saison", soutient-il pour étayer son analyse. Selon M. Assabah, l'Office de régulation des légumes et des fruits sera opérationnel incessamment. Cet organisme aura pour mission de réguler le marché et d'organiser le circuit de commercialisation des produits agricoles.