Le nombre de nouveaux cas de fièvre Ebola a diminué au Liberia, le pays le plus touché par l'épidémie, mais il est prématuré d'affirmer que la maladie recule, a souligné mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le nombre de nouveaux cas diminue" au Liberia, a déclaré le responsable de la réponse opérationnelle de l'OMS, le docteur Bruce Aylward, dans une conférence de presse à Genève. Mais il s'est dit "terrifié que l'information soit mal interprétée" et que l'on croie qu'"Ebola est sous contrôle" dans ce pays. "Ce serait croire que votre tigre domestique est sous contrôle", a-t-il prévenu. Aux Etats Unis, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a décidé mercredi de placer tous les soldats américains en quarantaine pendant 21 jours dès leur retour de mission en Afrique de l'Ouest, où ils participent à la lutte contre l'épidémie. L'OMS devait publier en fin de journée un nouveau bilan de l'épidémie avec un nombre total de cas aux alentours de 13.700, a précisé le Dr Aylward. Il n'a pas voulu indiquer le nombre de morts mais a précisé que, sur les 13.676 cas recensés dans les trois pays les plus touchés, 6.535 cas ont été dénombrés au Libéria, 5.235 en Sierra Leone et 1.906 en Guinée. Cette augmentation par rapport aux plus de 10.000 cas recensés dans le bilan précédent est dû à la prise en compte d'anciens cas non comptabilisés plutôt que de nouveaux cas. Au Liberia, qui compte pour près de la moitié des cas recensés et la majorité des quelque 5.000 morts de l'épidémie, la Croix-Rouge, chargée de la collecte des corps dans et autour de la capitale Monrovia, avait déjà indiqué mardi constater une baisse significative du nombre de corps collectés depuis le début du mois. Pour le docteur Aylward, plusieurs facteurs peuvent avoir joué dans cette évolution : meilleure information des communautés qui permet un changement de leur comportement, modification des pratiques funéraires, effort de traçabilité pour trouver les personnes qui ont été en contact avec les malades... "C'est très positif, mais cela va-t-il durer?", s'est demandé le médecin. Pour l'OMS la priorité reste d'ouvrir un total de 56 centres de traitement en Afrique de l'Ouest avec une capacité de 4.700 lits. Cet objectif n'est pas encore atteint mais des "progrès ont été réalisés", selon le docteur Aylward. Il a souligné qu'au Mali aucun nouveau cas n'a été signalé après le décès d'une fillette venue de Guinée. Un total de 84 contacts de la fillette, qui avait voyagé dans deux bus, ont été identifiés et ils sont suivis par les autorités. Quarantaine en Italie pour les militaires américains La mesure de quarantaine pour les militaires américains ne concernait jusqu'à présent que l'armée de Terre, mais elle s'applique dorénavant "à tous les soldats (américains) qui contribuent à la lutte contre Ebola", a indiqué le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone, dans un communiqué. Le Pentagone avait annoncé lundi que les soldats américains de retour de mission contre l'épidémie en Afrique de l'Ouest seraient désormais placés en quarantaine en Italie pour trois semaines -- période d'incubation maximum de la maladie -- sur la base de Vicenza, en Vénétie. Un premier contingent d'une douzaine de soldats ne présentant aucun symptôme de la maladie, dont l'ancien chef de la mission américaine au Liberia, le général Darryl Williams, sont déjà isolés dans un bâtiment annexe de la base. Selon la presse italienne, une centaine d'autres soldats américains sont attendus d'ici la fin de la semaine. Quelque 600 soldats américains sont déployés à l'heure actuelle au Liberia. Ce dispositif provoque l'inquiétude en Italie où un gouverneur local a demandé que les militaires rentrent dans leur pays. "C'est justement en raison de l'amitié et de la franchise réciproques que je dis que les Marines rentrés d'Afrique et ceux qui viendront dans les prochains jours ne devraient pas arriver en Vénétie pour la période de quarantaine mais aux Etats-Unis, dans leur patrie", a déclaré Luca Zaia, gouverneur de la région, selon le quotidien Il Messaggero.