Les résultats de l'élection présidentielle d'avant-hier ayant consacré à une très forte majorité le président sortant qui rempilera ainsi pour un troisième mandat successif étaient prévisibles, aux yeux de nombreux observateurs et analystes politiques. Pour Mustapha Saidj, conférencier à la faculté des sciences politiques et des relations internationales relevant de l'université d'Alger, «cette issue ne fait que refléter la force politique du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. N'oubliez pas que le président sortant bénéficie d'un soubassement politique indéniable avec le soutien des trois partis de la coalition présidentielle qui sont les plus gros acteurs du champ politique national, et du conglomérat tout aussi important composé des organisations de masse et autres forces sociales comme l'UGTA.» N'omettant pas de relever un autre atout, et non des moindres, dont a bénéficié le lauréat du scrutin de ce jeudi, le soutien fort du patronat, notre politologue égratignera quelque peu les candidats en lice. Mis à part Louiza Hanoune qui bénéficie d'une relative représentativité nationale, tous les autres postulants n'ont pas, selon lui, la posture de présidentiables, du fait, étayera-t-il son propos, de la faiblesse ou de l'inexistence de base d'appui. Quant à l'opposition, cet analyste à la radio internationale affirme qu'elle n'est plus à même de constituer un contrepoids. Au sujet des implications de l'issue de cette élection, M.Saidj les situe à deux niveaux. D'abord la politique de la réconciliation nationale que le vainqueur s'est publiquement engagé, lors de la campagne électorale, à approfondir, en s'en remettant à la volonté du peuple. En second lieu, il y a, affirmera l'universitaire, les projets de développement auxquels le candidat élu a promis de consacrer la consistante cagnotte de 150 milliards de dollars. Mais encore, avertira notre interlocuteur presque à demi-mot, faudrait-il que ces gigantesques chantiers viennent à bout, comme escompté, de notre dépendance vis-à-vis des rentes en hydrocarbures qui constituent actuellement 98% de l'ensemble de nos ressources financières.