L'organisation terroriste dite Front al-Nosra a revendiqué vendredi soir l'exécution d'un soldat libanais. Le militaire faisait partie de la vingtaine de soldats libanais enlevés l'été dernier après l'assaut lancé par les terroristes à Ersal, dans la vallée de la Bekaa, non loin de la frontière syrienne. Les services de sécurité libanais ont annoncé cette semaine l'arrestation d'une des épouses d'Abou Bakr al-Baghdadi, autoproclamé «calife», ainsi que l'épouse et deux enfants d'un chef terroriste syrien ayant appartenu au Front al-Nosra avant de rejoindre Daech, connu sous le nom d'Abou Ali al-Chichani. Dans son communiqué, l'organisation terroriste Front al-Nosra a menacé d'exécuter un autre militaire libanais «dans peu de temps» si elles ne sont pas remises en liberté. Dans une vidéo postée sur Twitter, Abou Ali al-Chichani a quant à lui déclaré : «Si ma femme et mes enfants ne sont pas libérés très vite, ne rêvez pas de la libération des militaires.» Quatre soldats libanais ont été tués depuis août par les terroristes qui exigent la libération de terroristes détenus au Liban. Selon des sources libanaises, à peine 24 heures après le départ du médiateur qatari du Liban vers le Qatar, le Front Nosra a exécuté le militaire libanais Ali Bazzal. Un des ministres a affirmé au quotidien AsSafir, que «les Qataris assument la responsabilité totale de ce qui se passe, vu leur laxisme envers les ravisseurs des militaires libanais». Ce ministre, dont le nom n'a pas été dévoilé, a fait état d'«une décision qatarie implicite de ne pas régler actuellement ce dossier. Il en est de même pour les responsables turcs». Et de rappeler : le chef de la sûreté générale, Abbas Ibrahim, a proposé lors de la dernière réunion d'urgence du gouvernement de «riposter à tout acte de vengeance de la part de Nosra ou Daech, en mettant à exécution directe les peines de morts prononcées par la justice libanaise à l'encontre des terroristes emprisonnés par l'Etat». A l'annonce du martyre d'Ali al-Bazzal, les habitants de Bazzalié, une localité de la Bekaa, dans l'est du Liban, sont sortis dans les rues, ont enflammé des pneus et coupé des routes, qui ont été plus tard ouvertes. Les familles des soldats décapités ou exécutés par les takfiristes ne cessent de pointer du doigt la famille Houjeiri, issue de Aarsal, qu'elles jugent responsable de l'enlèvement de leurs fils, et d'entretenir de liens étroits avec les ravisseurs.