Les clients qui se plaignent de la cherté des légumes finissent quelquefois par en acheter, ne serait-ce qu'une livre pour "satisfaire une envie» Au marché Souk Lebled à Sidi Bel Abbès, les étals ne sont pas bien achalandés et les acheteurs ont du mal à trouver des légumes frais. «Je ne vois pas pourquoi les légumes de saison sont si chers. Les haricots verts et les poivrons par exemple sont à des prix exagérés uniquement parce qu'ils sont très demandés par la clientèle» commente à juste titre une ménagère. De plus, la qualité de ces légumes laisse à désirer malgré leur prix élevé. Par exemple, les haricots verts sont à 150 dinars le kilo, les poivrons à 140 voire 150 dinars, et les tomates à 80. Tout a augmenté mais ces prix exorbitants ne découragent pas les consommateurs prêts à tous les sacrifices pour offrir un «tajine de haricots verts» ou des poivrons farcis à des invités «privilégiés.» Pourtant, les aléas de la vie comme les problèmes de santé et la cherté des produits développent chez certains citoyens des réflexes de sagesse et d'économie. «Je ne toucherai jamais à ces légumes qui dépassent les 50 Da le kilo ; je patiente, et une fois que les prix baissent, j'achète en quantités importantes», déclare fermement une retraitée de l'enseignement rencontrée au marché de Sidi Djilali. Mais la vraie leçon, c'est un sexagénaire qui nous la donne au marché de Lebled : «Tant que les commerçants arriveront à écouler leurs marchandises, ils continueront à augmenter leurs prix, jusqu'au jour où cela sera vraiment insupportable, et les acheteurs moins nombreux. Car chez nous la loi du «eddi ouella khalli» a supplanté celle de l'offre et de la demande.»