Les nouvelles dispositions introduites dans la constitution marocaine de 2011 relatives aux droits de l'homme "n'ont pas permis d'améliorer les pratiques ou de réviser les lois répressives" durant l'année 2014, a relevé l'organisation internationale de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW). Dans son rapport annuel mondial sur la situation des droits de l'homme publié jeudi, HRW a estimé que les dispositions introduites dans la constitution marocaine de 2011 "n'ont pas permis d'améliorer les pratiques ou la révision des lois répressives", durant l'année écoulée. "Même si les Marocains ont exercé leur droit de manifester pacifiquement dans les rues, la police a continué à les disperser violemment (…) et les tribunaux continuent à condamner et à emprisonner des manifestants et les dissidents ne bénéficient pas de procès équitables", a déploré l'ONG. Le rapport a aussi noté que le Haut Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, en visite au Maroc en mai 2014, avait cité plusieurs domaines de préoccupation, dont la torture, les restrictions imposées à la liberté d'expression, et la nécessité de mettre en œuvre des lois qui garantissent les droits énoncés dans la constitution 2011. Sur la situation au Sahara occidental occupé, l'organisation a confirmé que la police marocaine "interdit tous les rassemblements publics hostiles à la présence du Maroc dans les territoires sahraouis en bloquant toutes les issues aux lieu des rassemblements, en usant souvent de la force pour disperser les manifestants". HRW a fait état par ailleurs de l'expulsion, entre avril et octobre 2014, par les autorités marocaines de 40 visiteurs étrangers au Sahara occidental occupé, précisant que la plupart de ces personnes étaient notamment des partisans de l'autodétermination du peuple sahraoui ou des journalistes indépendants. L'ONG a également déploré le refus des autorités marocaines de reconnaître au Sahara occidental toutes les organisations des droits de l'homme qui soutiennent l'indépendance de ce territoire. Elle a rappelé que des tribunaux marocains avaient condamné des accusés sahraouis sur la seule base de leurs aveux, sans enquêter sur les plaintes selon lesquelles la police a extorqué ces aveux sous la torture et les mauvais traitements. HRW a déploré que " le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé le mandat de la Minurso, sans l'élargir pour inclure la surveillance des droits humains, un point pour lequel le Maroc s'y oppose fermement".