La romancière Assia Djebar est décédée vendredi à l'âge de 79 ans dans un hôpital à Paris. Membre de l'Académie française, la romancière algérienne était souvent pressentie pour le prix Nobel de littérature. Dès son jeune âge, Assia Djebar voulait suivre la voie de son père Tahar Imalhayen qui a étudié à l'Ecole normale des instituteurs de Bouzaréah où ont été formés Mohamed Dib, Mouloud Feraoun et l'ancien militant du FLN, Kaïd Ahmed. Assia Djebar, de son vrai nom Imalhayen Fatma Zohra, s'est mise très jeune à écrire. Née à Cherchell en 1936, elle a écrit son premier roman La soif en 1957. Ce roman ouvrira la voie à Assia Djebar qui ne cessera d'écrire et une série de livres feront d'elle l'une des plus grandes romancières francophones. Ses ouvrages ont été traduits dans plus de 20 langues. Après avoir fréquenté l'école coranique et le primaire à Mouzaïa, elle se retrouve, à l'âge de 10 ans, au collège de Blida où, aux côtés du français, elle apprendra le latin, le grec ancien et l'anglais. Cette brillante élève rejoindra plus tard le lycée Emir Abdelkader (Bugeaud à l'époque) avant de partir en France pour continuer ses études. Après le bac, elle intégrera l'Ecole normale supérieure de Sèvres et sera la première femme arabe et musulmane à accéder à cette école. A partir de 1959, elle étudie et enseigne l'histoire moderne et contemporaine du Maghreb à la faculté de lettres de Rabat. Après l'indépendance, elle est nommée professeur à l'université d'Alger. Elle retournera souvent en France et continuera à écrire des romans, des essais et des poèmes. Ses ouvrages Les enfants du nouveau monde, Les alouettes naïves sortiront en 1962 et en 1967. Elle consacrera même une partie de sa carrière au théâtre et au cinéma. Elle réalisera notamment, La Zerda ou Le chant de l'oubli et La Nouba des femmes du mont Chenoua qui sera primé au Festival de Venise en 1979. Elle reprendra tout de même l'écriture et en 1999 elle est élue membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique avant de devenir, en 2005, membre de l'Académie française. Elle a obtenu plus d'une dizaine de prix dans divers pays, notamment en France, USA, Belgique, Allemagne et Italie. Selon sa famille, elle sera inhumée, conformément à sa volonté, à Gouraya (Cherchell), son village natal