L'euro repartait en légère baisse face au dollar jeudi, dans un marché où les inquiétudes sur la Grèce reprenaient le dessus sur un certain apaisement des tensions en Ukraine et sur la révision à la hausse de la croissance allemande en 2014. Vers 14H00 GMT (15H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1395 dollar, contre 1,1406 la veille vers 22H00 GMT. La devise européenne perdait du terrain face à la monnaie nippone, à 135,66 yens contre 136,70 yens la veille. Le dollar repartait en petite hausse face à la devise japonaise, à 119,05 yens contre 118,97 jeudi soir. La confiance des investisseurs s'était accrue après l'annonce jeudi d'un accord de cessez-le feu entre l'Ukraine et la Russie sous les auspices de l'Allemagne et de la France. Même si la prudence restait de mise, chacun garde espoir que l'accord signé à Minsk mettra fin à dix mois de guerre dans l'est de l'Ukraine. Cette crise a considérablement affaibli les économies ukrainiennes et russes. Ainsi les cambistes avaient retrouvé un certain appétit pour les actifs jugés les plus risqués, comme l'euro. L'euro avait aussi profité vendredi des bons chiffres sur l'économie allemande, la plus grosse de la zone euro. La croissance économique de l'Allemagne a en effet été un peu meilleure en 2014 qu'initialement annoncé, s'établissant non pas à 1,5% mais à 1,6%, grâce à un dernier trimestre plus dynamique que prévu, selon des chiffres publiés vendredi. "La bonne nouvelle est que selon les autorités allemandes, la croissance a été alimentée par une bonne demande interne, et par une forte hausse des importations et exportations", commentait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Pour M. Halpenny, "des importations robustes et une bonne consommation pourraient bien être le signe que l'Allemagne aide les autres pays de la zone euro à sortir de leur faiblesse économique". Mais malgré ces bons chiffres en Allemagne, et des signes d'amélioration de la croissance dans l'ensemble de la zone euro, "les mouvements de l'euro face au dollar sont restés faibles, ce qui renforçait l'idée que les courtiers restent prudents face à la situation toujours opaque de la Grèce", commentait Jameel Ahmad, analyste chez FXTM. Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a affirmé vendredi être "pessimiste" sur la possibilité d'un accord avec la Grèce lors de la réunion prévue lundi à Bruxelles afin de trouver une solution à la crise autour du financement du pays. Le marché avait, en début d'échanges européens, été parcouru d'un regain d'optimisme sur la possibilité d'un accord entre la Grèce et ses créanciers - Union européenne (UE), Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) - sur la dette du pays. Athènes et la zone euro se sont rapprochés jeudi d'un compromis sur la suite à donner au programme de financement de la Grèce qui arrive à échéance fin février, le Premier ministre Alexis Tsipras ayant plaidé sa cause devant ses homologues, notamment la chancelière allemande Angela Merkel. Au lendemain de l'échec d'une réunion de l'Eurogroupe sur cette question, la Grèce et la zone euro ont ainsi décidé d'entamer dès vendredi des travaux techniques pour faciliter la prochaine réunion de l'Eurogroupe lundi. "On a fait des pas importants, on n'a pas couvert toute la distance mais une partie importante. On a surtout profité du fait que l'Europe est faite de conflits mais aussi de compromis", a déclaré jeudi M. Tsipras à l'issue de son premier sommet européen. Pour Markus Huber, analyste chez Peregrine & Black, la prudence était d'autant plus justifiée que "le nouveau gouvernement grec semble ne toujours pas avoir de plan clair pour leurs négociations avec la troïka après avoir changé de tonalité et de cap à plusieurs reprises cette semaine". Le dollar peinait tout de même à tirer profit de ces inquiétudes, restant sous pression après la publication jeudi d'indicateurs américains décevants, dont les ventes au détail qui ont été plus mauvaises que prévu et ont baissé de 0,8% en janvier, ce qui a tempéré nettement l'optimisme des cambistes sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. De plus, après de bons chiffres de l'emploi pour janvier, les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont plus augmenté que prévu la semaine dernière. Vers 14H00 GMT, la livre montait un peu face à la monnaie unique européenne, à 74,03 pence pour un euro, et se stabilisait face au dollar, à 1,5393 dollar pour une livre, après être monté vers 04H15 GMT à 1,5419 dollar, au plus haut en six semaines. La devise suisse progressait légèrement face à l'euro, à 1,0610 franc suisse pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 0,9310 franc suisse pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,2405 yuans pour un dollar, son niveau de clôture le plus fort en trois semaines, contre 6,2455 yuans le veille. L'once d'or a fini à 1225,75 dollars au fixing du matin, contre 1222,50 dollars jeudi soir.