Au moins 78 personnes ont été tuées avant-hier jeudi dans deux attentats-suicide en Irak, où il s'agit de la journée la plus violente depuis le début de l'année. Par ailleurs, les services de sécurité ont annoncé l'arrestation du chef présumé d'un groupe de militants lié à Al-Qaïda. Un premier attentat-suicide a d'abord fait au moins 31 morts peu après midi près de la place Tahariyat, dans le quartier chiite central de Karradah, dans la capitale irakienne, selon l'armée. Le kamikaze s'est fait exploser pendant une distribution d'aide alimentaire. L'identité du kamikaze n'était pas connue, mais selon un témoin, il semble qu'il s'agit d'une femme. Un autre kamikaze s'est ensuite fait exploser dans un restaurant bondé de Muqdadiyah, au nord de Baghdad, tuant au moins 47 personnes, parmi lesquelles des pèlerins iraniens, et faisant près de 70 blessés, selon les armées irakienne et américaine. La police et des sources hospitalières irakiennes font aussi état de 65 blessés. Le secrétaire américain adjoint à la Défense, Colin Kahl, a expliqué mercredi que les attaques d'insurgés en Irak connaîtraient probablement une hausse dans les semaines et mois à venir, alors que les troupes américaines quitteront le pays pour être redéployées en Afghanistan, en vertu de la nouvelle stratégie de Washington. Par ailleurs, l'armée irakienne a annoncé jeudi l'arrestation d'Abou Omar Al Baghdadi, chef supposé de l'Etat islamique d'Irak, mouvement présenté comme proche d'Al-Qaïda qui regroupe des factions de militants sunnites. La télévision publique irakienne a cité le général Qassim Al Moussawi, porte-parole de l'armée, affirmant qu'Al Baghdadi avait été arrêté à Baghdad. Abou Omar Al Baghdadi était présenté comme une cible pour les forces irakiennes et américaines depuis des années, même si l'on en sait peu sur ses origines ou son influence sur les mouvements d'insurgés. Toutefois, les autorités irakiennes ont déjà annoncé son arrestation et même sa mort par le passé, avant de démentir à chaque fois. L'armée américaine a même affirmé qu'Al Baghdadi pourrait être un personnage fictif utilisé pour donner un visage irakien à une organisation dominée par des combattants d'Al-Qaïda étrangers.