Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a, lors de la réunion des cadres de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) tenue le 24 février, annoncé la revalorisation prochaine du salaire national minimum garanti (SNMG). Ce dossier sera mis en œuvre dans la nouvelle grille des salaires après finalisation et adoption des statuts particuliers. Contacté par nos soins, le chargé des relations générales à la centrale syndicale, Abdelkader Malki, a indiqué que le syndicat national était pris les derniers mois par l'élection présidentielle et qu'il va être pris en charge incessamment. Le taux de la hausse, selon lui, «sera débattu au cours des réunions de la tripartite qui se tiendront prochainement». Cependant «aucune date n'a été arrêtée dans ce cadre». Interrogé sur la tripartite, M. Malki a déclaré qu'elle aura lieu incessamment, ajoutant que pour le moment les cadres de l'UGTA se réuniront demain pour l'évaluation de l'élection présidentielle et la campagne électorale, ainsi qu'à la préparation des festivités de la fête internationale des travailleurs. La revalorisation du SNMG n'est pas à l'ordre du jour de cette réunion, selon la même source, «mais on pourra éventuellement en discuter lors de la même rencontre après la finalisation des dossiers phares car des sujets divers sont prévus». Il est par ailleurs attendu lors de la prochaine tripartite que soient débattus deux points importants pour les travailleurs de la Fonction publique. Outre le SNMG, il est prévu la revalorisation du régime indemnitaire et son impact direct sur la revalorisation des salaires de la Fonction publique sera négocié, et ce, après la finalisation et l'adoption des statuts particuliers de chaque secteur. Le patronat, pour sa part, n'est pas contre l'augmentation du SNMG mais à condition que cette hausse soit accompagnée d'une augmentation de la productivité. Le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Habib Yousfi, avait insisté sur une condition qui suscitera cette hausse : «Les Algériens doivent apprendre à travailler sérieusement et ne plus se contenter de réclamer des augmentations.» Il a, en effet, estimé que cette revendication entre dans le cadre de la légitimité, dans la mesure où elle réglera le problème du pouvoir d'achat des citoyens, et ce, afin «de relancer la croissance par la consommation». L'entreprise algérienne souffre, selon lui, de divers obstacles d'ordre financier ainsi que de la concurrence déloyale. Il a proposé donc de mettre en place des mesures pour permettre aux PME d'évoluer dans un environnement favorable. L'annonce de cette augmentation salariale n'a toutefois pas apaisé la colère des travailleurs de la Fonction publique qui annoncent d'ores et déjà un rassemblement afin de dénoncer la dégradation de leur cadre de vie et de travail. La coordination des syndicats de la Fonction publique a en effet annoncé l'organisation d'un rassemblement le premier mai, date qui coïncide avec la fête internationale des travailleurs. Le lieu du sit-in sera annoncé le 27 avril. La plateforme de revendications porte notamment sur la hausse du salaire national garanti. La coordination a appelé à une participation massive. En attendant cette revalorisation qui tarde à voir le jour, le mouvement de protestation, suspendu à cause de l'échéance présidentielle, reprend son élan.