La campagne «consommer national» qui sera lancée en avril pour encourager la production algérienne ne prendra pas en considération le taux d'intégration des produits mais leur qualité, a expliqué hier à Alger le ministre du Commerce, Amara Benyounès. La campagne en question concernera tous les produits fabriqués en Algérie même à «faible taux d'intégration», a ajouté le ministre, insistant sur l'intérêt de favoriser la consommation des produits locaux pour préserver les emplois. Certes, des entreprises commencent par un faible taux d'intégration, mais elles œuvrent pour l'augmenter au fil des années, a-t-il estimé. Même si dans ses récentes déclarations, il avait appelé les opérateurs économiques à réviser leurs prix à la baisse par rapport aux produits importés pour augmenter leurs ventes, M. Benyounès s'est limité à dire que «les prix obéissent à la règle de l'offre et de la demande». Néanmoins, «les prix des produits locaux sont inférieurs à ceux de l'importation», a-t-il souligné. Réagissant aux dernières statistiques du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) relatifs au commerce extérieur, il a indiqué que le déficit de 341 millions de dollars de la balance commerciale, enregistré durant les deux premiers mois de l'année 2015, interpelle son département à poursuivre sa politique actuelle de «rationaliser la gestion du commerce extérieur». Même si la balance commerciale est déficitaire au cours des deux premiers mois, le ministre ne semblait pas inquiet outre mesure en se référant à l'excédent enregistré fin 2014, malgré la chute de 50% des prix du pétrole. La baisse de la facture d'importation en 2014 a pour origine la régression d'importation de véhicules d'un milliard de dollars. A propos du marché de l'automobile justement, M. Benyounès a rappelé le lancement de licences d'importation à partir de 2016. Son département s'attellera à l'avenir à mettre un terme à certaines insuffisances dans le marché automobile comme les délais de livraison qui restent longs, le manque de service après-vente et l'absence de pièces de rechange. «Les concessionnaires ont une assise professionnelle, ils doivent répondre à certaines exigences», a-t-il soutenu, déterminé à «défendre les intérêts des consommateurs algériens», surtout que la facture d'importation a atteint 5 milliards de dollars en 2014. «Aucun pays n'a ouvert son marché à des importations massives de véhicules», a-t-il fait remarquer, déplorant la situation actuelle où «l'Algérie est devenue une aire de stockage des véhicules». Après la mise en œuvre des licences d'importation en 2016, les importations de voitures seront d'une moyenne de 350 000 à 400 000. Ce nombre est la moyenne d'importation au cours des quatre dernières années, a-t-il expliqué, annonçant que les concessionnaires auront des quotas.