De nouvelles études socioéconomiques portant sur la promotion des microentreprises (ME) et des PME seront réalisées prochainement au niveau des Hauts plateaux et dans le Sud du pays. Ces études concerneront les wilayas de Médéa et Adrar comme point de départ, a annoncé hier le directeur du Bureau international du travail (BIT) d'Alger, Mohamed Ali Deyahi, lors d'un point de presse tenu en marge du séminaire de présentation des résultats du projet de promotion des ME et PME dans les wilayas de Tipasa, Sétif et Tizi Ouzou. «Nous travaillons en collaboration avec le ministère du Travail en vue de généraliser cette expérience à d'autres wilayas du pays, en commençant par Médéa et Adrar», a-t-il déclaré. Ce projet d'étude s'inscrit dans une stratégie d'appui au développement local des wilayas ciblées avec la promotion de l'emploi décent (sécurité, bonnes conditions de travail pour les jeunes) à travers le développement de micro et petites entreprises. «Nous visons à renforcer la capacité opérationnelle des acteurs locaux, ainsi que l'efficacité des dispositifs de promotion de l'entrepreneuriat et la création d'emploi», a souligné M. Deyahi. Cette stratégie est basée sur quatre axes : l'approfondissement des connaissances des potentialités économiques de la wilaya, la participation active des acteurs locaux (publics et privés), l'appui direct aux micro et petites entreprises (potentielles ou existantes) et la capitalisation de l'expérience. L'enquête a exploré, d'une part, les exploitants de PME ayant bénéficié des soutiens institutionnels de l'Ansej, de la Cnac et de l'Angem, et d'autre part, les porteurs de projets de PME qui sont en cours de processus entrepreneurial et sollicitant les appuis institutionnels. En définitive, les enquêtes ont concerné près de 600 entreprises et 150 promoteurs de projets dans les trois wilayas considérées. L'objectif de cette démarche a permis, selon le même responsable, l'identification des filières porteuses offrant des opportunités d'implantation, d'exploitation et d'expansion pour les micro et petites entreprises. Selon lui, la sélection des secteurs économiques porteurs sur un territoire donné, et pouvant inspirer les scénarios de développement, est réalisée «en nous référant à plusieurs indicateurs». Pour avancer un avis prédictif et/ou prospectif des possibilités de développement d'une filière et des opportunités entrepreneuriales pour les PME, la démarche entreprise s'est appuyée sur diverses investigations relatives aux leviers de la dynamique entrepreneuriale auprès des acteurs, mais également à l'imagination et la créativité de ces opérateurs pour la construction d'un devenir souhaitable pour le territoire», a-t-il ajouté. «Les mécanismes d'accompagnement sont faibles» Pour sa part, le représentant du ministère du Travail, Kheir Eddine Brahim, a fait savoir qu'il y a une forte volonté politique de généraliser cette enquête sur l'ensemble des wilayas du pays, notamment les régions du Sud. «L'étude établie à Sétif, Tipasa et Tizi Ouzou a apporté un rapport approfondi sur les filières et les opportunités de développement des micro entreprises dans ces régions», a-t-il fait savoir, ajoutant que «ce rapport sera exploité pour mettre en place de nouveaux mécanismes visant à faire évoluer l'entrepreneuriat en Algérie». M. Brahim a tenu à mettre l'accent sur le rôle des acteurs locaux dans la création d'entreprise. «Aucune entreprise ne peut évoluer sans l'implication active des intervenants locaux, public ou privé», a-t-il souligné. De son côté, le consultant international, Ahmed Gdoura, a indiqué que l'objectif premier à travers ses enquêtes est de mettre en place un nouveau processus de promotion des micro- entreprises en Algérie. «Accorder des agréments et des crédits bancaires ne suffit pas pour développer l'entrepreneuriat, il faut absolument réfléchir à un dispositif d'accompagnement des jeunes entrepreneurs», a-t-il suggéré. Selon lui, la pérennité des micro-entreprises dépend des mécanismes qui l'accompagnent pendant les premières années. Ces mécanismes sont encore faibles ou inexistants au niveau des wilayas. «Ce qui peut conduire à des taux d'échecs très élevés», a-t-il averti.