Lancée en 1974 à l'occasion d'un Conseil de gouvernement présidé par feu Houari Boumediene, la Grande Mosquée Abdelhamid Ben Badis d'Oran a été inaugurée hier par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa. Après moult arrêts du projet faute de financement en 2007, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors d'une visite à Oran, et sollicité par les membres de l'association de la mosquée Abdelhamid Ibn Badis, a décidé le financement du projet sur le budget de l'Etat pour qu'enfin le projet soit achevé. Dans son allocution d'inauguration, le ministre des Affaires religieuses a rappelé que cette ouverture coïncide «avec le lancement de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe, de la Journée du savoir et la célébration du premier anniversaire de la réélection du président Bouteflika à la magistrature suprême». La cérémonie d'inauguration, vécue comme un grand événement par toute la wilaya d'Oran, a été marquée par une récitation collective des versets du Saint Livre, la lecture d'El Burda de l'imam El Boussiri et des madihs à la gloire du Prophète QSSL. Les abords de la mosquée ont été aménagés pour recevoir pas moins de 25 000 fidèles venus assister à la première prière du vendredi, retransmise sur les chaînes satellitaires de l'ENTV. Il est prévu également la transmission à partir d'Oran. Le coût de ce projet a été de l'ordre de 8,5 milliards DA, selon de nombreuses sources. La mosquée Abdelhamid Ben Badis se distingue par son minaret couvert en vitrail de 104 mètres de haut. Elle comprend deux grandes salles de prière pour hommes et femmes ainsi qu'une vaste esplanade offrant une capacité d'accueil totale de 25 000 fidèles. Le complexe religieux dispose également d'un institut supérieur de formation d'imams, un centre des arts islamiques, d'une salle de conférences de 600 places, de locaux commerciaux et d'un parking doté d'une capacité d'accueil de 600 véhicules. Il sera géré par une Epic dont le conseil d'administration a été installé il y a quelques jours. Par ailleurs, il y a lieu de noter que l'emplacement de cette mosquée fait encore débat. Même si les Oranais ont accueilli avec joie son inauguration, ils indiquent toutefois que le choix de l'assiette prête à débat. En effet, lors du choix du terrain, la cité Djamel Eddine n'abritait pas encore le siège de l'activité Aval de la Sonatrach, la trémie qui relie le Bd périphérique N° 3 au rond-point Nekkache à la cité USTO, tout comme elle ne servait pas de passage à la ligne du tramway. «Avec la route du port qui débouche au niveau de ce rond-point, il faut s'attendre à des bouchons monstres provoqués par l'afflux des fidèles à la mosquée. Ils auraient dû choisir un autre terrain, mais puisque la mosquée est aujourd'hui opérationnelle, il faut trouver des solutions pour sécuriser ses accès car il y a un risque réel d'accidents et trouver le moyen de réguler la circulation au niveau de cet axe de circulation automobile à Oran», diront des fidèles rencontrés sur les lieux.