Les conflits familiaux ne cessent de s'afficher sur la liste des audiences dans les tribunaux. Jadis, les problèmes liés à l'héritage, aux droits de visite pour les proches se réglaient à l'amiable entre les membres de la famille ou par l'intermédiaire d'une tierce personne qui essayait d'arranger les choses et de régler les différends. Les tribunaux restent pour les affaires compliquées, telles que les meurtres. De nos jours, des frères et des sœurs s'accusent, des parents poursuivent en justice leurs enfants pour leur avoir manqué de respect ou de les avoir agressés. Tout cela demeure toujours des affaires d'actualité. L'affaire qui vient de s'ajouter à la liste de ces brouilles menace des relations fraternelles, comme elle témoigne du changement des valeurs sociales, si ce n'est la rupture totale avec les mœurs d'autrefois. Animée de jalousie et de rancune, une femme a déposé plainte contre son frère en impliquant les membres de sa famille à savoir sa femme, ses deux filles et son fils aîné. En l'absence de motif justifiant la procédure judiciaire, les charges retenues ne sont autres que l'agression, la menace et les insultes. Des situations auxquelles les magistrats se sont habitués, tant ils en ont entendu. La résolution de cette affaire qui a traîné cinq membres d'une même famille jusqu'à la cour d'appel n'est pas pour demain, car selon le père de famille, même si la justice tranche en leur faveur, sa sœur ne va pas les laisser vivre tranquillement. «Je connais bien ma sœur. C'est une femme à problèmes. C'est pour cela que je lui ai demandé de me prévenir avant de rendre visite à ma mère», a déclaré ce père de famille qui se retrouve encore une fois entre le marteau et l'enclume. Et d'ajouter : «Elle a profité de mon absence pour créer des problèmes à ma famille. A chaque fois qu'elle veut se disputer, elle fait semblant de rendre visite à notre mère qui est malade.» De son côté, l'avocat de la défense a mis l'accent sur les dégâts que peut engendrer une peine, quelle que soit sa nature. «Le procureur a requis une amende 50 000 DA à l'encontre des plaignants. S'il représente la société civile, il doit prendre en compte aussi qu'une peine contre une jeune fille peut la punir à vie. Vous connaissez tous notre société. Personne ne peut accepter de se marier avec une fille qui a déjà été jugée.» L'affaire est reportée pour le 5 mai. En attendant le délibéré, cette famille continue de subir les contraintes de cette femme opportuniste.