«Nous sommes touchés par la baisse des revenus pétroliers et la baisse des prix du brut qui joue à la fois sur nos revenus extérieurs et intérieurs et par la baisse du rendement sur nos réserves de changes car les taux d'intérêt ont baissé», a affirmé notre ministre des Finances. Karim Djoudi a souligné toutefois que l'impact de la crise financière sur l'Algérie a été faible, car nos banques et nos réserves de changes ne sont pas présentes sur les actifs «toxiques», à l'origine de la crise. En marge des travaux du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, Karim Djoudi a indiqué dans un entretien accordé depuis Washington à la Radio nationale que les mesures prises par les pouvoirs publics, comme le renforcement des réserves de changes, la gestion en actifs sécurisés les actifs d'Etat et le fait d'avoir réduit fortement l'endettement extérieur évitent à notre pays trois risques : le risque d'instabilité du taux de changes, le risque de liquidité et le risque des taux d'intérêt. Il a également affirmé que le fait d'avoir constitué une épargne publique permet à notre pays d'avoir une visibilité à moyen terme, soulignant que la décision du président Bouteflika de financer, à court terme, par nos moyens propres notre développement économique en accroissant la capacité des engagements des banques, est une décision très forte, et à moyen terme, l'Algérie a une fenêtre d'opportunité pour pouvoir consolider le programme économique et d'atténuer les effets de la crise économique et financière mondiale. Enfin, Djoudi a précisé que le Fonds national d'investissement sera doté d'un capital de deux milliards de dollars et qu'il servira à financer les grands projets, alors que simultanément, l'Etat a conforté les fonds propres des banques publiques pour augmenter leurs capacités d'engagement. L'enjeu, selon lui, est d'assurer la stabilité du cadre macroéconomique, de conserver et stimuler la demande publique et de permettre à la demande publique, à son tour, de stimuler la réalisation de grands investissements porteurs de croissance et de richesses.