La dissidence est en vogue au sein des formations politiques. Ainsi, plusieurs partis connaissent ces derniers temps des départs massifs de leurs élus et militants. Après le RCD et le PT, le mouvement de dissidence a gagné le Mouvement pour la société et la paix (MSP) et le Front national algérien (FNA). Un phénomène qui surgit à l'approche de chaque échéance électorale, et dont l'objectif, selon les auteurs de ces manœuvres politiques, est d'apporter un "changement" au sein de la formation. Ces départs sont justifiés, de par leurs instigateurs, par l'adhésion massive de militants et élus à leur mouvement. Citons dans cette optique le cas du MSP, où la dissension qui existait depuis le quatrième congrès d'avril 2008 ressurgit juste après l'élection présidentielle d'avril dernier. En effet, pour la seule journée de vendredi dernier, 32 élus locaux du MSP dans la wilaya d'Alger ont annoncé leur démission collective pour rejoindre le Mouvement de la prédiction et du changement initié par l'ancien vice-président Abdelmadjid Menasra, adversaire de Bouguerra Soltani. Cette crise interne qui ronge le parti islamiste a poussé son président Bouguerra Soltani à démissionner du gouvernement pour s'occuper des "affaires de la maison". Même scénario au FNA où, rappelons-le, un groupe de députés avait organisé un congrès l'année dernière pour destituer Moussa Touati. Ce dernier n'a dû son salut qu'au ministre de l'Intérieur qui a tenu compte de son recours et confirmé son maintien à la tête du parti. Le mouvement de dissidence a repris de plus belle au lendemain du scrutin présidentiel : des députés et cadres du FNA pressent Moussa Touati de basculer ouvertement dans le giron du pouvoir. Le mouvement de dissension n'a pas épargné les partis dits démocrates. Pour le Rassemblement pour la démocratie et la culture (RCD), la saignée s'est accentuée dernièrement, notamment avec la suspension de l'ex-n°2 du parti, en l'occurrence Djamal Ferdjallah. Au Parti des travailleurs (PT) plusieurs députés ont changé de "cap" et adhéré à d'autres formations politiques. Ces transfuges reprochent à la pasionaria sa mainmise sur tout ce qui touche à la gestion du parti, «contrôlant» même leurs salaires. Tous ces mouvements sont motivés par une seule et unique raison et ont un dénominateur commun : le leadership.