Les dégâts colossaux causés par les accidents de la route continuent d'être au centre des préoccupations des pouvoirs publics. Pour arrêter l'hécatombe, la stratégie des pouvoirs publics est axée sur le renforcement de l'arsenal juridique comme moyen de dissuasion et de persuasion. Plusieurs textes de loi sont en préparation. Objectif, corriger le comportement du conducteur au volant. L'homme reste le premier responsable des accidents de la route et l'excès de vitesse le facteur déclenchant le plus important. Selon le directeur du centre de prévention routière, le nombre d'accidents ayant entraîné des dégâts corporels l'année passée a été de 9773, dont 22,82% sont dus à l'excès de vitesse et 14%, la conséquence de la mauvaise maîtrise du véhicule. «Des chiffres qui indiquent que le conducteur est l'un des principaux responsables des accidents de la route avec une part allant entre 10 et 12%», selon ce responsable dans une conférence de presse animée à l'occasion de la célébration de la semaine arabe de prévention routière. Le conférencier est revenu sur la nécessité de modifier certains aspects de la formation en introduisant, à titre d'exemple, le module de l'éducation routière en appui à l'enseignement du code de la route. «La formation a connu ces derniers mois plusieurs modifications en fonction des nouvelles données et informations communiquées par le centre national de la formation routière. Ces changements visent à moderniser les programmes et à les adapter à la nouvelle situation de la circulation routière. Elle viennent en appui aux activités de sensibilisation routière que nous organisons à longueur d'année.» Le code de la route est également concerné par des modifications. Une commission mixte s'est réunie en janvier pour étudier l'éventualité de réviser les dispositions du code de la route. «Les recommandations tirées des travaux de cette commission seront regroupés dans un avant-projet de loi visant la restructuration du code de la route», a expliqué le commissaire Fillali, de la DGSN, lors de cette conférence, sans donner plus de détails sur les changements qui seront apportés à ce texte. M. Fillali a mis l'accent sur la nécessité d'améliorer la qualité de la formation des conducteurs. Le représentant de la DGSN a indiqué que l'un des objectifs essentiels de cet amendement est de lutter contre le non-payement des procès verbaux. Il demande à ce qu'il y ait des mesures plus coercitives pour lutter contre ce type d'évasion. Evoquant le contrôle technique des véhicules, le directeur du centre national de prévention routière a indiqué que celui-ci doit concerner aussi bien les véhicules que les stations où est effectué le contrôle. Messaoud Nacer, directeur de la circulation routière au ministère des Transports, a abondé dans le même sens en évoquant le problème récurrent de l'homologation et surtout les normes de construction des voitures importées. Il a annoncé la création prochaine du centre national des normes en Algérie.Cette nouvelle structure sera gérée par des comités techniques spécialisés dans les normes des véhicules. «La création de ce centre sera faite en vertu du décret exécutif promulgué il y a une année. Il sera doté de laboratoires spéciaux avec pour mission d'analyser et de contrôler tous les véhicules importés», a précisé M. Messaoud. M. Talbi a évoqué également la nécessité d'effectuer un revêtement des routes vétustes et surtout d'arrêter une stratégie spécifique et fiable pour lutter contre ces accidents. Le représentant de la Gendarmerie nationale a annoncé, quant à lui, le renforcement des radars sur les différents axes routiers. «Il existe actuellement 120 radars. Ce nombre va se multiplier, puisque nous allons mettre en place 400 radars d'ici fin 2009», selon M. Balouti, de la Gendarmerie nationale.