Plusieurs cités de la ville ont un point commun : le déversement à ciel ouvert des eaux usées. Ce phénomène, devenu une constante, exacerbe au plus haut point les citoyens. On peut citer, pour justifier nos propos, le cas des cités populeuses comme les Oliviers, l'Espérance, les Frères Saker… L'odeur nauséabonde qui s'en dégage est insoutenable. Cette situation se greffe encore à la longue liste des facteurs attentatoires à l'environnement. Il est dû, selon les explications données, à trois facteurs essentiels : le mauvais état des collecteurs d'assainissement, le raccordement anarchique des nouveaux projets, notamment ceux réalisés par les particuliers, et la surpopulation dans les cités. «Les réseaux sont devenus obsolètes, ils ont été conçus pour une population donnée. Malheureusement, à la faveur de la construction de nouvelles cités, on n'a pas pris la peine d'en réaliser d'autres, on a seulement exploité ceux existants en dépit de la démographie galopante», selon les explications d'un expert. L'Office national de l'assainissement, chargé depuis mars 2008 du volet assainissement dans la wilaya de Skikda, est constamment mis à l'index. Le transfert des activités, précédemment dévolues aux 38 communes de la wilaya, a été suivi par les mesures d'accompagnement nécessaires à la mise à la disposition de l'ONA des moyens matériels et humains. Actuellement, concernant le premier volet, l'ONA dispose de deux camions K66, de deux tracteurs, d'un hydrocureur, d'une aspiratrice et d'une hydrocureuse tractable, un matériel bon pour la réforme, de l'avis de quelques personnes qui l'exploitent. «D'ailleurs il y a quelques jours, on acquis des pièces de rechange pour réparer quelques engins. La précédente APC nous a légué un matériel défectueux et ne permettant de satisfaire les exigences du terrain», selon un employé de l'ONA, rencontré devant le siège situé dans la petite zone industrielle. Au sujet des ressources humaines, chiffres à l'appui, on nous confirme qu'elles ne peuvent répondre aux exigences du terrain. On effet, ce sont 68 agents, tous des ex-contractuels de l'APC de Skikda, qui ont été admis à l'ONA. On ne compte aucun cadre ni responsable. «Bien qu'ils consentent des efforts certains dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions, la formation leur manque», selon notre source qui a requis l'anonymat. La répartition s'est faite de la manière suivante : 51 agents de curage ont été affectés aux quatre zones de la ville, 16 à la station balnéaire de Larbi Ben M'hidi, 14 à la zone basse, 9 à la zone haute, 8 à Stora et 4 à la galerie Mouadher (près de l'îlot des Chèvres). Le restant l'équipe, soit 17 personnes, assure le gardiennage des 4 stations de relevage de Stora, Merdj Eddib, les 700 Logements et la Marinelle, en dessous du boulevard. Ce déficit en la matière est devenu une entrave de taille pour le bon fonctionnement des unités, selon les propos recueillis çà et là. «La gestion des réseaux est d'assurer la pérennité des ouvrages par des opérations de conservation, l'entretien courant de ces mêmes réseaux et des organes mécaniques par des interventions de nettoyage et de maintenance et l'exploitation par la régulation des débits», nous explique notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Le manque du personnel a fait que nous sommes devenus les pompiers de la ville, sans plus. Nous peinons à répondre aux exigences du terrain.» Il est à relever également que l'ONA ne s'est pas vu affecter les réseaux d'assainissement afin qu'elles puisse faire une reconnaissance de son champ d'intervention et une bonne identification des problèmes répétitifs auxquels est confrontée la ville de Skikda. Et comme un malheur ne vient jamais seul, elle sera une SDF dans quelques jours ! Dans le cadre de l'extension des activités du port sec, l'Entreprise portuaire de Skikda a acquis le terrain où se trouve le siège de l'ONA, au niveau de la petite zone industrielle. La salubrité publique a de beaux jours devant elle. En revanche, les narines des Skikdis auront du boulot !