Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé hier à Koweït City que l'Algérie saluait la prise de conscience mondiale concernant le phénomène du terrorisme international et préconisait une approche «globale» dans ce domaine. «L'Algérie qui a fait face au terrorisme durant plus d'une décennie et s'en est sortie victorieuse grâce aux sacrifices du peuple algérien et aux initiatives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, salue la prise de conscience mondiale quant à ce phénomène devastateur et les démarches prises par l'OCI dans ce sens, et appelle à l'adoption d'une approche globale dans ce domaine», a précisé M. Lamamra à l'occasion de la 42e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Cette approche allie à une lutte implacable contre les groupes terroristes et au tarissement de leurs sources de financement y compris par l'interdiction du versement des rançons, le traitement des causes qui nourrissent ce fléau, a-t-il estimé. Il s'agit notamment, a-t-il ajouté, de facteurs d'ordre économique et social, la gouvernance politique, la répartition équitable des richesses, la sensibilisation durable aux dangers des idées extrémistes et la diffusion des valeurs de tolérance, de modération et de dialogue constructif parmi les jeunes et pôles du savoir». M. Lamamra a annoncé que l'Algérie envisageait d'organiser en juillet prochain une conférence internationale sur la déradicalisation. Cette rencontre «sera une occasion pour procéder à un échange d'expériences et dégager des recommandations et mesures susceptibles d'améliorer la contribution des pays membres de l'OCI aux efforts visant à prémunir les populations, notamment les jeunes contre les facteurs de discorde et de radicalisation», a expliqué M. Lamamra. Concernant les défis qui se posent au monde musulman, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que la poursuite de l'occupation israélienne en Palestine et dans d'autres pays arabes «constitue le défi majeur». Il a cité à ce propos la persistance de la répression israélienne contre le peuple palestinien, le blocus imposé sur la bande de Ghaza, la colonisation et la judaïsation d'Al Qods, autant de «pratiques qui ont compromis le processus de paix dans la région du Moyen-Orient», a-t-il soutenu. M. Lamamra a salué les efforts consentis par l'OCI en faveur de la cause palestinienne, relevant toutefois que les mécanismes mis en place par l'organisation pour soutenir la cause palestinienne et Al Qods «butaient contre de nombreuses entraves», ce qui nécessite, a-t-il estimé, une réflexion autour de la restructuration des comités ad hoc et des différents plans pour faire front uni contre l'oppression israélienne en Palestine, notamment à Al Qods». S'agissant de la Libye, M. Lamamra a affirmé que l'Algérie qui «n'a ménagé aucun effort pour faire prévaloir le dialogue entre les antagonistes libyens et appuyer les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye», «rappelle à nouveau que le règlement de la crise libyenne n'est pas dans l'action militaire» et appelle les belligérants à engager de véritables négociations afin d'aboutir à une solution politique consensuelle favorisant le retour de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère». Concernant la situation en Syrie, il a souligné que l'Algérie «plaide à nouveau pour l'arrêt immédiat des actes de violence et des hostilités pour mettre fin à la souffrance du peuple syrien frère, exhortant toutes les parties syriennes à adhérer, sérieusement, au processus de négociations sur la base de la déclaration de Genève 1». M. Lamamra a exprimé dans ce contexte «la grande préoccupation de l'Algérie» vis-à-vis des récents développements survenus au Yémen frère et sa solidarité avec le peuple yéménite, appelant à faire prévaloir un dialogue sérieux et à poursuivre le processus politique entre les belligérants pour «sortir le pays de la crise et favoriser le retour du pays à la légalité, préserver la souveraineté et l'indépendance du Yémen, ainsi que l'unité de son peuple et son intégrité territoriale». Evoquant les conflits qui secouent la nation musulmane dans un contexte de défis politiques et socioéconomiques inédits», M. Lamamra a affirmé que l'OCI «est appelée à dynamiser, en urgence, ses structures et à adapter ses instruments». Il a, par ailleurs, indiqué que la réunion ministérielle de l'OCI revêtait «une grande importance» au regard de la situation que traverse actuellement le monde musulman, marquée notamment par «la recrudescence du phénomène du terrorisme et la propagation d'idées extrémistes prônées par des groupes terroristes».