M. Amor Tahari, directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie Centrale du FMI, a affirmé que l'inflation se maintiendra à un niveau au-dessous de 4% en 2009 et 2010 dans ces pays, soit le taux le moins élevé de la région MENA. «La baisse de l'inflation traduit la politique prudente des pays du Maghreb», a-t-il déclaré. Ce résultat doit être conforté, selon le même spécialiste, par la réduction du chômage, qui reste le défi majeur de toute la région : «L'Algérie a réalisé des progrès notables dans ce domaine, mais son taux de chômage reste élevé et il serait difficile, à l'instar des autres pays de la région, de réduire davantage ce taux avec une croissance de 2,1%» a fait savoir M. Tahari. Selon les chiffres du FMI, il est indispensable de créer 300 000 à 400 000 emplois par an en Algérie pour maintenir le chômage à son niveau de 2008. Cela doit se faire, selon le représentant du FMI, en mettant l'accent sur les dépenses publiques et la promotion des projets créateurs d'emplois. M. Amor Tahari a salué le choix de l'Algérie qui «continue d'adopter une très bonne politique économique en finançant les projets de développement malgré la crise qui a secoué l'économie mondiale». Une option qui ne permet pas de freiner le processus de développement : «Il est excellent que des pays comme l'Algérie continuent de financer les projets de développement, de jeter les bases d'une croissance durable et de promouvoir la diversité de l'économie» a-t-il souligné lors d'une conférence consacrée à la présentation du dernier rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales au Moyen-Orient et en Asie centrale. Le conférencier a relevé la qualité plutôt que le niveau des dépenses. Il recommande que «l'Algérie continue à centrer ses dépenses sur le renforcement des capacités de production, l'amélioration du climat d'affaires et l'accroissement de la résistance de son système financier». Evoquant la situation économique des pays de la région, le représentant du FMI a estimé que la situation au Maghreb et au Moyen Orient est globalement encourageante. Selon lui, les projections du FMI prévoient un taux de croissance économique de l'ordre de 2,1% en 2009 et 3,9% en 2010 en Algérie, contre un taux de 1,6 % dans les pays développés. A propos des retombées de la crise économique mondiale, M. Amor Tahri rappelle les conclusions du rapport du FMI où il a été relevé que l'impact direct de la crise économique mondiale sera limité. «Les pays du Maghreb seront touchés dans une moindre mesure par la crise économique du fait que leurs liens avec le système financier mondial sont limités». Il a fortement recommandé une plus grande contribution du secteur privé et une intégration des économies du Maghreb, qui sont «une des réponses à la crise économique, car dans toutes les régions du monde, les pays se regroupent économiquement pour résister davantage aux effets néfastes de la récession». Le représentant du FMI a prévu une hausse des cours du pétrole à partir de 2010 à un niveau qu'il est pour le moment «difficile de situer». Il a cité dans ce contexte qu'en dépit de la chute de leurs revenus pétroliers, certains pays, comme l'Algérie et la Libye maintiendront leur niveau de dépenses en 2009.