Le taux de chômage reste élevé et il serait difficile de le réduire davantage avec un taux de croissance de 2,1%. Le spectre du chômage menace plusieurs pays dans monde. L'Algérie n'y échappe pas. Selon le dernier bilan du FMI notre pays fait désormais face à un grand défi. Réduire le chômage d'une part, faire face à la crise financière, de l'autre reste une gageure. La situation n'est guère reluisante. D'autant plus que l'Algérie prévoit la création de 3 millions de postes d'emplois pour les cinq années à venir. Cependant, pour maintenir le taux de chômage en Algérie à son niveau de 2008, qui est estimé à environ 12%, le FMI préconise la création d'au moins 300.000 à 400.000 emplois/an. Autrement dit, l'Algérie est appelée à créer entre un 1,5 million et 2 millions de postes d'emploi en cinq ans. Pour ce faire «l'accent est mis sur l'importance des dépenses publiques et la promotion des projets créateurs d'emplois». A ce sujet, le directeur-adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Amor Tahari, a, lors d'une conférence de presse animée lundi à Alger, recommandé «une plus grande contribution du secteur privé et une intégration des économies du Maghreb». Selon lui, l'intégration maghrébine est une des réponses à la crise économique, faisant remarquer que de nombreux pays se regroupent économiquement pour résister davantage aux effets néfastes de la récession. A une question sur le rôle que peut jouer le FMI dans l'intégration du Maghreb M.Tahari a expliqué que cette intégration «n'est plus un choix mais une nécessité». Par ailleurs, le représentant du FMI a prévu une hausse des cours du pétrole à partir de 2010 à un niveau qu'il est cependant «difficile de situer». Il a cité dans ce contexte le fait qu'en dépit de la chute de leurs revenus pétroliers, certains pays, comme l'Algérie et la Libye, maintiendront leur niveau de dépenses en 2009. Par ailleurs, indiqua M.Tahari, «l'Algérie a adopté une très bonne politique économique en continuant de financer les projets de développement malgré la crise qui secoue l'économie mondiale». Et de souligner: «Il est excellent que des pays comme l'Algérie continuent de financer les projets de développement et de jeter les bases d'une croissance durable et de promouvoir la diversité de l'économie.» L'important, selon lui est la «qualité des dépenses plutôt que le niveau des dépenses, et l'Algérie devrait continuer à centrer ses dépenses sur le renforcement des capacités de production, l'amélioration du climat d'affaires et l'accroissement de la résistance de son système financier», a insisté le représentant du FMI. Selon lui, la situation au Maghreb et au Moyen-Orient est «globalement encourageante» et l'Algérie enregistrera un taux de croissance économique de l'ordre de 2,1% en 2009 et 3,9% en 2010, selon les projections du FMI contre un taux de 1,6% dans les pays développés. Le rapport du FMI révèle par ailleurs que l'impact direct de la crise économique mondiale «sera limité» dans la plupart des pays du Maghreb et du Moyen-Orient. «Les pays du Maghreb seront touchés dans une moindre mesure par la crise économique du fait que leurs liens avec le système financier mondial est limité», a précisé M.Tahari. L'autre point relevé par le représentant du FMI, concerne l'inflation qui restera, selon lui, en 2009 et 2010 à un niveau bas dans les pays du Maghreb, au-dessous de 4%, ce qui représente le taux le moins élevé de la région Mena qui regroupe le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. «La baisse de l'inflation traduit la politique prudente des pays du Maghreb», s'est félicité M.Tahari en précisant que certains pays comme l'Iran ont enregistré un taux d'inflation de 10%. Toutefois, le défi majeur de toute la région demeure, selon le FMI, la réduction du chômage. «L'Algérie a réalisé des progrès notables dans ce domaine mais son taux de chômage reste élevé et il serait difficile, à l'instar des autres pays de la région, de réduire davantage ce taux avec une croissance de 2,1%», a indiqué le conférencier.