L'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI / Daech) qui a tenté d'imposer sa présence dans notre pays, avant que l'Armée nationale populaire ne décime le groupuscule appelé «Djound El Khilafa», se réclamant de la nébuleuse dirigée par Abou Bakr El Baghdadi, menace aujourd'hui la Libye au moment où les terroristes enregistrent des défaites cuisantes en Syrie et en Irak. Profitant du chaos dans lequel la Libye se trouve depuis la chute de Mouammar El Kadhafi au terme d'une ingérence militaire étrangère dirigée par la France et à laquelle l'Otan a participé, Daech s'est installé en terre libyenne où cette organisation terroriste tente d'imposer le scénario précédemment mené en Afghanistan. La disponibilité d'armes et la défaillance des institutions en Libye ont grandement favorisé cette situation au grand bonheur des djihadistes de la région et ceux de retour de Syrie et d'Irak. Les défaites enregistrées par les différentes organisations terroristes en Syrie et en Irak provoquent le retour des djihadistes d'Afrique du Nord et qui pourront, éventuellement, renforcer les rangs de Daech en Libye. L'Algérie, pays voisin de la Libye, est, géographiquement, menacée par l'organisation terroriste dirigée par Abou Bakr El Baghdadi autoproclamé «calife» de Daech, mais notre pays qui combat les organisations terroristes quelles que soient leurs appellations (Aqmi, Mujao, Daech…) maîtrise efficacement la sécurisation des frontières avec la mobilisation de troupes de l'ANP. Conscient que l'option militaire est insuffisante pour trouver une solution en Libye, notre pays encourage le dialogue et la réconciliation entre Libyens, comme enclenché pour la crise au Mali. L'Algérie, qui a obtenu un cessez-le-feu au nord du Mali entre l'armée malienne et les mouvements touaregs armés, s'est dite prête à accueillir un dialogue interlibyen. Reproduit à la Libye, le dialogue intermalien qui a isolé les organisations terroristes qui sévissaient au nord du Mali, dont Aqmi et le mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), isolera également les organisations terroristes sévissant en terre libyenne qui pourraient être combattues par un pays soudé autour de son Etat et son armée. Cela privera Daech et autres organisations terroristes d'un terreau fertile à leur avancée. L'Algérie, qui dispose d'une importante expérience dans le cadre de la lutte antiterroriste, ne se limite pas à mettre cette expérience à la disposition de la communauté internationale, notamment les pays de la région. Il s'agit également d'une expérience juridique que l'Algérie est prête à mettre à la disposition des pays faisant face au terrorisme. Une expérience qui pourrait bénéficier à la Tunisie, notamment, où une manifestation a été tenue pour réclamer «une loi sur le terrorisme». Une loi d'importance, notamment quand on sait qu'au moins 3000 djihadistes tunisiens ont rejoint Daech en Syrie et en Irak. Une loi qui pourrait être nécessaire avec le retour de djihadistes tunisiens partis renforcer les rangs de Daech en Syrie et en Irak. L'Algérie, qui a réussi à mettre en échec toutes les tentatives de Daech d'étendre sa présence dans la région, reste un pays important dans la lutte contre le terrorisme et, également, un pays initiateur de dialogues qui ramènent stabilité et paix.