Chargé de la gestion financière depuis plus de vingt années à la cinémathèque, Abdelghani Zekri en est le nouveau directeur depuis octobre 2008 en remplacement de M. Bensalah, parti en retraite.Pondéré et professionnel, il est rompu aux techniques cinématographiques. Chevronné dans ce domaine, M. Zekri connaît bien son métier qu'il considère comme un sacerdoce. Au septième art, il n'est pas étranger, lui qui a voué sa vie au cinéma. Passionné par le cinéma, il évolue plaisamment dans ce milieu et ambitionne d'en faire un lieu de culte du septième art. L'atmosphère magique, le rêve, le plaisir lui plaisent bien. Et quand l'entame du film s'effectue et le rideau levé, c'est le rêve qui s'installe dans la salle. Rénovée pour accueillir un large un public de toutes les tranches d'âge depuis 2004, la Cinémathèque d'Oran est accueillante et agréable de visu. Avec sa dalle de sol aux tons clairs, ses 360 fauteuils rouges et sa façade vitrée, elle est digne des plus belles salles du pays. M. Zekri estime que le septième art permet une ouverture d'esprit et des horizons nouveaux. Dans cet entretien, cet amoureux inconditionnel du cinéma augure de visionner des œuvres Peut-on connaître le programme de la cinémathèque ; s'échelonne-t-il sur une année ou se fait-il par à-coups ? Effectivement, depuis une année, notre programmation est devenue mensuelle et s'articule autour des cycles tels que hommages, panoramas, séances, débats, en présence de réalisateurs, comédiens et producteurs. A titre d'exemple, pour le mois de mai, il y a des diffusions, notamment actuellement on a un cycle intitulé «Ecrans du monde» qui se résume en une programmation du cinéma italien. Parallèlement, il y a l'avant-première du film de Tarek Teguia Gabbla sorti récemment en 2008. La cinémathèque œuvre également avec des partenaires et des institutions culturelles, notamment notre participation au 5e Festival espagnol en Oranie organisé par l'institut Cervantès d'Oran. Pour cet évènement, quatre productions récentes du cinéma espagnol sont diffusées tous les jeudis du mois de mai courant à la cinémathèque. Peut-on savoir si les films s'adressent à un large public ou à une tranche d'âge ? A l'évidence, notre programmation peut et pourrait intéresser un large public ; toutefois, il ne vous échappe pas que dans l'art cinématographique, on retrouve toujours plusieurs composantes sectorielles. Il existe des jeunes gens qui s'intéressent aux productions récentes et de divertissement, d'autres sont plus branchés pour un cinéma d'art et d'essai. La plupart sont captivés par le septième art qui offre du rêve et du plaisir. A cet effet, la cinémathèque diffuse des films aussi variés que possible à raison de deux séances par jour. La diversité et le choix judicieux des œuvres encouragent les jeunes à fréquenter le cinéma, d'autant que la place est à un prix modique, à raison de 50 DA. Comment s'effectue le choix des longs métrages pour leur visionnage ? Le choix est en fonction de la programmation puisée des archives de la tutelle qui est le Centre algérien de la cinématographie. En outre, l'essentiel est de satisfaire le public avec des œuvres de qualité, de délassement susceptibles d'avoir un impact motivant sur le public. Notre ligne de conduite est de ménager aucun effort et notre souhait est de faire de la cinémathèque, un espace convivial, de rencontres, de communication et un lieu où, les hommes et les femmes de culture et les jeunes universitaires peuvent se retrouver pour des idées-débat. Pour conclure, je cite une phrase culte d'Ahmed Houcine, le premier directeur de la Cinémathèque algérienne qui ne cessait de dire : «Ma philosophie est que les films sont conçus pour être montrés au public. Il ne faut pas qu'ils soient sauvegardés pour être sauvegardés.» Y a-t-il un engouement du public pour les productions nationales ou étrangères ? Les jeunes ont comme prédilection les films algériens comme Gourbi palace de Moknachi qui fait dans la comédie et le burlesque, ou Manara de Belkacem Hadjaj, ou Bleu, blanc rouge de Zemmouri, ou Il était une fois dans l'Ouest de Djamel Bensalah. Ces œuvres ont connu un grand engouement et ont accroché le public. Il en est de même pour Indigènes de Rachid Bouchareb. Par ailleurs, ils aiment aussi les productions étrangères avec les têtes d'affiche comme Julia Roberts, Brad Pitt, Di Caprio, Georges Cloneey. Pour les plus âgés, les cycles et débats sont plus appréciés au regard du niveau et de la qualité de la filmographie. Entretien réalisé par Kheïra Attouche