Une délégation de membres du Forum des chefs d'entreprise (FCE) conduite par son président Ali Haddad a été reçue samedi au ministère des Finances. Lors de la rencontre, les propositions formulées par les commissions du FCE ont été passées en revue. La rencontre, qui a été présidée par Mohamed Djellab et Ali Haddad, respectivement ministre des Finances et président du FCE, a vu la participation de plusieurs responsables du ministère des Finances ainsi que des vice-présidents et des membres du Conseil exécutif du FCE. Le ministre des Finances a assuré Ali Haddad de sa disponibilité à écouter les préoccupations et les propositions dont le FCE est porteur. Il a également indiqué son souhait de pouvoir, à l'issue de cette rencontre, «convenir d'une démarche pour poursuivre la concertation entre l'administration des finances et le Forum des chefs d'entreprise». Remerciant le ministre pour sa disponibilité, Ali Haddad a rappelé que, dans le cadre de la campagne qu'il a conduite à travers l'ensemble du territoire national à l'occasion de son élection à la présidence du FCE, il avait eu à écouter de très nombreux chefs d'entreprise qui lui ont fait part de leurs préoccupations, des difficultés qu'ils vivent quotidiennement dans la conduite de leurs activités et de leurs attentes en matière de promotion, de protection et de développement des entreprises algériennes. Ce sont ces préoccupations et ces attentes que la délégation du FCE est venue transmettre au ministre des Finances. Actuellement, le FCE travaille sur plusieurs dossiers pris en charge par vingt-sept commissions qui ont été mises en place pour étudier des propositions visant la promotion de l'entreprise et la relance de notre économie, selon le patron du FCE qui mise sur des objectifs ambitieux, comme celui de faire passer la part de l'industrie de 5% actuellement à 15% du PIB à l'horizon 2020, d'atteindre un taux de croissance globale de 7 à 10% et de réduire la facture des importations de 10 milliards de dollars, tout en augmentant substantiellement les exportations hors hydrocarbures pour peu que ces propositions soient mises en œuvre. Le FCE prévoit ainsi de «proposer des solutions structurelles à la fois à travers des mesures transversales touchant tous les aspects (financement, foncier industriel, fiscalité, gouvernance économique…) et des mesures sectorielles focalisant les efforts de relance, notamment sur les filières pour lesquelles notre pays possède des avantages compétitifs clairs et exploitables et celles dont le développement revêt une importance évidente en matière de substitution aux importations, dans la production comme dans les services». Des remarques et des solutions Les membres du FCE ont voulu soumettre au ministre des Finances un certain nombre de propositions de mesures liées à la fiscalité et au financement des investissements, des mesures qui revêtent une importance particulière aux yeux des chefs d'entreprise. Les mesures portent notamment sur la fiscalité. Les membres du FCE ont fait part au ministre des préoccupations relatives aux difficultés générées par les dispositions des articles 27 et 28 de la loi de finances 2009, à l'unification du taux d'IBS à 23% introduite par la loi de finances 2015, à la nécessité d'élaborer un système d'impôts locaux permettant de supprimer la TAP, à la déduction de la TVA qui fait l'objet de beaucoup de plaintes de la part des entreprises. «Concernant précisément le taux de l'IBS, le FCE a demandé de revoir cette disposition dans le sens de privilégier davantage les producteurs et également dans le but de donner plus de cohérence à la politique économique affichée par le gouvernement en matière de réindustrialisation de notre pays», indique le FCE. Il a été aussi question de propositions en matière de financement et de pratiques bancaires dont les préoccupations du FCE ont concerné notamment le financement de l'économie par lettre de crédit et remise documentaire, la question des sur-garanties exigées par les banques et celle des taux de commission ainsi que la nécessité d'accorder une attention plus soutenue au développement des marchés financiers et d'offrir d'autres modes de financement aux investissements publics que le financement par le Trésor, notamment le FCE, qui précise également avoir soulevé d'autres aspects, principalement la nécessité d'adopter une démarche sélective vis-à-vis des IDE en affinant la règle des 49/51%, le code des marchés publics et la nécessité d'en utiliser les possibilités pour développer la sous-traitance, le développement du marché des assurances, la nécessité d'évaluer et de revoir les dispositifs d'aide à l'entreprise (ANDPME, Fnac, FNSPE…) ou encore l'absence de cohérence au niveau de certaines positions du tarif douanier dans l'application des droits de douane appliqués aux produits finis et aux matières premières et intrants et la question des entreprises en difficulté. D'autre part, le FCE a exprimé une demande concernant la nécessité de rationalisation des transferts sociaux dans le but de consolider le principe de la solidarité nationale en touchant de manière ciblée la frange de la population qui a le plus besoin du soutien de la collectivité nationale. Aux explications et précisions du ministre sur la conjoncture que traverse le pays, la nécessité de rationaliser nos moyens, la démarche du ministère des Finances concernant la fiscalité et le financement de l'économie, les pratiques bancaires, les IDE, et les entreprises en difficulté, Ali Haddad a souligné que «le FCE n'est pas d'accord avec toutes les positions qu'il a exprimées, notamment celle concernant l'IBS».