Serait-il plus dangereux de fumer aujourd'hui qu'il y a 40 ans ? C'est ce que suggèrent les résultats d'une étude selon lesquels des modifications dans la composition des cigarettes américaines expliqueraient en partie l'augmentation de certaines formes de cancer du poumon. La moitié des cancers du poumon aux Etats-Unis pourrait être le résultat de cette composition riche en nitrosamines, substance cancérigène contenue dans le tabac. Les scientifiques alertent depuis longtemps sur les effets pervers des cigarettes légères. Mais cette nouvelle étude, bien que préliminaire, est plus approfondie. Curieusement, elle constate que cette augmentation du nombre des adénocarcinomes, un certain type de cancer du poumon, est plus importante aux Etats-Unis qu'en Australie. Or les deux pays ont commercialisé les cigarettes légères au même moment. «L'explication la plus probable est le changement dans la cigarette elle-même», a noté Burns, qui fut rédacteur de plusieurs rapports médicaux sur le tabac, et de noter que les cigarettes vendues en Australie contiennent moins de nitrosamines que celles vendues aux Etats-Unis. Cette étude est cependant mise en avant par les anti-tabac à l'heure où le Congrès américain réfléchit sur la possibilité de donner à la FDA, l'agence de contrôle du médicament, le pouvoir de décider de la quantité maximum de certaines substances chimiques contenues dans le tabac. Il fut un temps où les fumeurs développaient le cancer du poumon dans les bronches les plus larges, notamment le carcinome cellulaire squameux. Puis les médecins ont remarqué que le nombre d'adénocarcinomes faisait un bond. Ce cancer se développe dans les petites bronches profondes du poumon. En cause, la vente de cigarettes dites légères : les fumeurs s'y mettant ont inhalé la fumée plus profondément pour obtenir leur décharge de nicotine, repoussant plus profondément dans les bronches la fumée cancérigène.