Un véritable imbroglio est face à une jeune et décidée magistrate qui a entendu de tout sauf le pourquoi des poursuites. Alors la mise en examen de ce dossier s'impose... Une fraîche mariée à des ennuis face à une vendeuse à la criée d'objets de valeur allant d'effets vestimentaire à l'or. «Je suis sa cliente, je l'ai toujours régularisée par versements mensuels réguliers» dit la prévenue qui s'exprime plus qu'une victime. «Mais qu'y a-t-il alors entre vous pour en arriver au tribunal, à la gendarmerie ? questionne par professionnalisme Samira Kirat-Aroui, la juge du mardi de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger). - Il y a des problèmes entre nous et je jure que......- Votre mari aussi est prévenu, affirme la juge qui approuve la prévenue que va descendre en flammes la victime, une vieille sexagénaire couturière de son état : «Elle ne travaille pas. Je lui ai fait confiance et crédit. Elle m'a dit pourtant qu'elle était employée dans une agence immobilière. Je ne connaissais même pas son adresse. J'ai été abusée», récite Rahima. - Et le notaire, dans tout cela ? Est-ce qu'il a posé la question sur la somme convenue ? La victime dit «non». La confiance est mise en avant. «Je n'ai jamais ouvert les yeux. Je l'ai crue. Je lui ai remis tout ce qu'elle a demandé. Aujourd'hui, si elle vient me prendre quelque chose je serai là pour la satisfaire. Lorsqu'elle vient avec son époux, je donne tout même des objets ayant appartenu à mon défunt époux», souligne-t-elle. Kirat cherche à savoir : «Vous étiez droguée ? ensorcelée puisque vous venez d'affirmer qu'ils ont même pris sa propre voiture durant six mois». - Madame la présidente, j'ai vécu un calvaire si vous ne la faites pas taire maintenant, je risque d'aller à l'hopital surtout depuis qu'ils m'ont acheté deux machines à coudre à crédit. - Qu'est ce que c'est encore que cette histoire d'achat de deux machines à coudre ? s'exlame Kirat, excédé par cette facheuse mamie à vouloir sortir des sentiers battus du dossier pour aller s'aventurer dans de vieilles histoires à dormir debout ! Les parties se regardent en chiens de faïence avant de se remette à la disposition du tribunal qui a retrouvé sa sérénité. Abdelkrim Bouderbali, le procurueur requiert un an ferme juste après les six dernières questions de la présidente qui a préféré mettre un terme à ces débats houleux mais sans goût réel d'avancer vers le pourquoi des poursuites. Elle décide donc de mieux examiner cette sombre affaire qui décidément ne finira probablement jamais. Ah ! Ces affairistes de 2009 !