Le papa poursuivi de non-paiement de la pension alimentaire ne sait plus où donner de la tête, son ex est à BBA, lui est dans les environs de Rouiba. Les mandats reviennent à l'expéditeur que le tribunal a tout de même condamné à la prison assortie de sursis. Il interjette appel. L'inculpé de non-paiement de la pension alimentaire demande à vérifier les versements déjà effectués et «s'il reste une somme même importante, je suis prêt à respecter un échéancier fixé par le tribunal», a dit l'inculpé. Me Mohamed Lahouel, l'avocat, suit l'intervention de sa consœur constituée pour la maman des enfants, avant d'entrer en plaidoirie : «Oui, la victime réclame les dinars mais elle n'a pas une adresse exacte. Cette fois ma consœur affirme que la victime réside à bordj Bou Arréridj, nous réclamons donc l'exécution des procédures. A défaut, si le tribunal retient le délit, la défense est OK pour un verdict sévère, mais demande que l'on prenne en considération que l'inculpé a toujours versé des mandats qui reviennent, faute d'adresse fixe et précise. Le jour où la victime aura une adresse fixe il n'y aura plus de retard.» Et d'ajouter : «L'huissier a vingt-neuf changements d'adresse, c'est impensable ! La loi punit ceux qui ignorent la loi, or la loi est avec l'inculpé qui a toujours été régulier avec ses enfants. L'huissier de justice a noté l'absence d'une adresse précise, c'est pourquoi le tribunal ne peut en aucun cas condamner ce père de famille plus régulier que l'horloge.» «Si vous ne le croyez pas condamnez. Il sera là, à l'abri, et ce sera ce lieu que l'ex pourra visiter et encaisser la pension alimentaire», a ironisé le défenseur devant la juge qui ne sourit jamais, même devant les situations les plus burlesques. Et lorsqu'elle avait souri, c'est au moment où elle a condamné l'inculpé à une peine de prison assortie de sursis. En attendant de mieux expliquer sa situation aux trois juges de Boumerdès, le condamné s'accroche à Me Lahouel, son défenseur motivé à juste titre.