Les positions de l'Algérie et de l'Arabie saoudite concernant la chute des prix du baril de pétrole sont diamétralement opposées. Notre pays subit les conséquences de cette chute des prix, tandis que l'Arabie saoudite menace de provoquer une dégringolade aggravée des prix. La «bataille» se déroule au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Tandis que l'Algérie plaide pour la réduction de la production pour sauver les prix, l'Arabie saoudite a annoncé, par la voix de son ministre de l' Energie, que Riyadh s'oppose à la baise de production «même si les prix du pétrole chutent jusqu'à 20 dollars». Le ministre de l'Energie Youcef Yousfi a demandé à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont notre pays est membre, de réduire sa production pour enrayer la chute des cours, dans des propos cités hier par l'agence APS. «L'Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres», a déclaré Youcef Yousfi. L'Arabie saoudite et d'autres gros producteurs avaient annoncé la semaine dernière que l'Opep ne réduirait pas sa production même si les prix du brut tombaient à 20 dollars le baril. Youcef Yousfi a expliqué que l'Algérie ne partageait pas cette prise de position des principaux producteurs, qui craignent notamment qu'une réduction par l'Opep de sa production profite aux pays producteurs non membres du cartel. Il faut noter que les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin, passant de 115 dollars le baril à 55. Selon Youcef Yousfi, les prix du pétrole pourraient évoluer entre 60 et 70 dollars en 2015 avec une possibilité d'augmenter durant le quatrième trimestre et d'atteindre les 80 dollars en 2016. Le ministre saoudien de l'Energie, Ali al Naïmi a clairement signifié que son pays refuse que l'Opep baisse sa production de pétrole. «Ce n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de réduire leur production, quel que soit le prix», a-t-il déclaré il y a quelques jours, ajoutant qu'il sera prêt à baisser le prix du baril de pétrole sous la barre des 20 dollars. De nombreux observateurs interprètent ces propos comme une «menace» proférée par l'Arabie saoudite de provoquer une chute aggravée du prix du baril de pétrole, confirmant, d'après eux, que la chute du prix de pétrole est provoquée délibérément par le royaume saoudien. Tandis qu'on assiste actuellement à une surproduction (900 000 barils de plus par jour estimés en 2015 par rapport à 2014), le royaume saoudien estime qu'en réduisant sa production, les prix remonteront et les parts de marché saoudiennes seront à la merci de ses concurrents. Pas seulement ça, diront de nombreux observateurs qui voient en le comportement du royaume saoudien une «volonté» de «nuire économiquement» à certains pays. L'Arabie saoudite qui cherche à tout prix à détruire l'Etat syrien reproche à la Russie de ne pas marcher dans ce complot. La chute du prix du pétrole pénalise l'Algérie, la Russie et l'Iran, des pays qui refusent de cautionner cette machination.