L'Organisation des pays exportateurs de pétrole va agir (demain à Vienne, Ndlr) «de manière à avoir une démarche consensuelle» pouvant dégager des solutions stables face à la chute des prix du pétrole, a déclaré hier à Alger le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. L'Opep a-t-elle le choix des armes? Vraisemblablement non. Seule une réduction de sa production pourrait revigorer le marché pétrolier. Une décision qui est encore loin de faire l'unanimité au sein du cartel. Même si le Venezuela a fait une campagne très offensive pour faire y adhérer une majorité de pays à cette option qui est de l'avis des spécialistes la plus efficace pour inverser la courbe baissière des coûts du brut. La déclaration du ministre de l'Energie serait-elle un indicateur? L'Organisation des pays exportateurs de pétrole va agir (demain à Vienne, Ndlr) «de manière à avoir une démarche consensuelle» pouvant dégager des solutions stables face à la chute des prix du pétrole, a déclaré hier à Alger Youcef Yousfi. L'Algérie ne restera pas les bras croisés. Elle aura sans aucun doute son mot à dire. D'autant que les prix pourraient sérieusement impacter de manière négative son économie s'ils demeuraient aux niveaux actuels (un peu plus de 80 dollars hier à Londres et autour des 76 dollars à New York). Les pays membre de l'Opep «vont étudier l'évolution du marché, les déséquilibres qui ont provoqué cette chute des prix et se concerter sur la manière de rétablir l'équilibre du marché», a fait savoir M.Yousfi. La décision qui s'impose serait de mettre moins de pétrole sur le marché. Il demeure cependant un gros obstacle à franchir: l'Arabie saoudite. Chef de file de l'organisation, le Royaume wahhabite ne semble pas très chaud ni disposé à fermer ses vannes. «Des responsables saoudiens préviennent depuis des mois que le Royaume wahhabite, avec ses vastes réserves de change, peut supporter jusqu'à un an un baril de pétrole à 70-80 dollars.» indiquent des sources diplomatiques proches des marchés. Une information qui laisse augurer d'une réunion à couteaux tirés. La Russie, principal exportateur mondial de brut en dehors de l'Opep qui pâtit de la baisse des prix du pétrole, a décidé de mettre son grain de sel. Igor Setchine, P-DG de Rosneft, premier producteur russe, personnalité la plus influente du secteur pétrolier en Russie, devait rencontrer hier à Vienne des représentants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dont celui de l'Arabie saoudite. «La Russie pourrait proposer de réduire sa propre production d'environ 300.000 barils par jour à partir de 2015 en espérant que l'Opep baisserait la sienne de 1,4 million de barils par jour supplémentaires.» révélait le quotidien économique russe Kommersant dans son édition du 24 novembre. Reste à convaincre Riyadh. Igor Setchine mettra-t-il Ali al-Nouaïmi dans sa poche? Ce n'est pas gagné d'avance. En vieux renard, le ministre saoudien du Pétrole a continué à entretenir le suspense sur la position qu'aura à adopter son pays qui donne la nette impression de se satisfaire du niveau actuel des prix. A son arrivée à Vienne lundi dernier, il n'a donné aucune indication concernant une éventuelle baisse du plafond de production de l'Opep. N'en lui déplaise, le débat aura bien lieu. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui ambitionne de rétablir l'équilibre du marché pétrolier est pratiquement dos au mur. Elle n'a pas d'autre alternative que celle de réduire son offre. Pour cela il lui faudra faire plier l'ogre saoudien. Ce qui ne sera pas une mince affaire. «En raison des divergences évidentes entre les pays membres de l'Opep à propos de l'ajustement des capacités de production, il est peu probable qu'un accord significatif intervienne entre l'Arabie saoudite, qui plaide pour le statu quo, et le Venezuela et l'Algérie, qui militent pour une diminution importante de la production» estime Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. L'Algérie s'est lancée dans l'arène. De quel côté la balance penchera-t-elle? On le saura demain...