Décidé plus que jamais à se faire entendre, le mouvement syndical d'Air Algérie menace de recourir à un mouvement de protestation pour motif de mise à l'écart de cadres syndicaux de la société par le P-DG d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah. Une situation qui, d'après les concernés, a commencé depuis son arrivée aux commandes de la société il y a plus d'une année. Ces propos lancés par les syndicalistes seront confirmés par M. Nacer Boukhari, le secrétaire général de l'UGTA-pilotes, contacté hier par nos soins et qui résumera ce conflit en ces termes : "Lors de sa nomination de la tête de la compagnie, M. Bouabdallah avait d'emblée affirmé que le syndicat allait chômer avec lui. Nous avions cru comprendre par là que tous les problèmes allaient être réglés. Mais le temps a prouvé le contraire et le syndicat s'est retrouvé marginalisé." Revenant sur le conflit actuel, Nacer Boukhari confirme que "la situation au niveau d'Air Algérie est explosive et le principal responsable de cette situation n'est autre que son P-DG. Ses deux dernières interventions reprises par la presse nationale sont irresponsables, car elles ne font que compliquer les choses", dit-il, tout en insistant sur le fait que l'UGTA doit être consultée dans les prises de décision. «Les pilotes ne touchent que le tiers des 90 millions annoncés par Bouabdallah» En ce sens, l'intervenant précisera que lors de la journée d'étude organisée sous l'égide de l'Union locale de Dar El Beïda, qui a regroupé les 11 sections syndicales dont celle des pilotes, hôtesses et stewards et le personnel de maintenance, cet état de fait a été particulièrement relevé. Interrogé sur les intentions des contestataires tous syndicats confondus, notre interlocuteur affirmera que "le ton va se durcir, vu l'état de pourrissement de la situation. Ce qui va se répercuter inévitablement sur la suite des dialogues sociaux au niveau de l'entreprise." Sur un autre plan, le secrétaire général de l'UGTA-pilotes a tenu à revenir sur l'affaire des salaires annoncés par Bouabdallah, selon lequel des pilotes auraient perçu un salaire de 90 millions de centimes par mois. Il précisera à ce propos que les pilotes ne touchent que le tiers de cette somme, taxant ce genre de propos d'irresponsables et infondés, car cela voudrait dire qu'en touchant une telle somme disproportionnée par rapport au système salarial appliqué en Algérie, le pilote aurait travaillé plus de 160 h/mois, soit au-delà des horaires fixés par la loi, qui sont limitées à 100 h/mois au maximum et mis la sécurité des vols en danger. Pour Nacer Boukhari, la solution à même de mettre un terme à ce conflit est l'ouverture de négociations, seule issue pour trouver un terrain d'entente. "Air Algérie reste avant tout une entreprise publique et non une propriété privée. On ne permettra à personne de mettre cette compagnie à genoux ou d'essayer de la détruire", conclura-t-il. Pour rappel, les membres du syndicat vont se réunir aujourd'hui pour élire le nouveau bureau et le secrétaire général. Une décision vis-à-vis de ce conflit qui commence à prendre de l'ampleur sera prise à cette occasion.