Issu d'une famille d'entrepreneurs, Slim Othmani, âgé de 52 ans, s'est démarqué ces dernières années par son implication dans les débats et rencontres économiques nationales. Manager de plusieurs entreprises, dont la plus connue est la Nouvelle conserverie algérienne (NCA) implantée dans la zone industrielle de Rouiba, Othmani veut désormais mener une autre carrière, celle de président de la plus importante organisation patronale du pays. " Mûrement réfléchie, mon initiative s'inscrit naturellement dans mon engagement associatif affiché autour de tout ce qui touche à l'entreprise", nous -il. Slim Othmani est connu pour son verbe tranchant et sa volonté d'édifier une entreprise moderne. Les boissons Rouiba, notamment les jus de fruits, sont devenues au fil du temps les produits préférés des consommateurs algériens. La famille de Slim Othmani détient aussi la franchise de Coca Cola au centre du pays en association avec des investisseurs espagnols. Le Temps d'Algérie : Quelles sont les principales raisons de votre candidature à la présidence du Forum des chefs d'entreprises ? Slim Othmani : D'abord, je pense que le mot le plus juste serait plutôt mes motivations à participer à ces élections. En réalité, j'attends beaucoup de choses d'une association patronale. Je souhaiterais aussi apporter ma contribution et mon expérience dans le monde associatif et de celui de l'entreprise. Je veux participer à la dynamique du Forum et l'amener à un autre niveau de performance. C'est à travers cette volonté et cet engagement qu'on pourra répondre aux attentes des entreprises. Etes-vous d'accord pour la transformation du FCE en syndicat patronal ? Quel est justement l'importance de ce changement ? Il s'agit là d'une question vraiment consensuelle qui est posée à tous les membres du Forum. Il y a eu à ce propos une enquête qui a été menée pour situer les enjeux. Cela dit, lors de mon adhésion au Forum, j'ai fait un courrier où j'ai exposé mes motivations. Je considérais que le forum était une association très importante et qu'elle avait une bonne position dans la société algérienne. Mais, à mon point de vue, le forum de par ses prises de position dans le passé, se devait être plus responsable en choisissant la forme d'organisation syndicale. Parce que ce statut suppose un engagement et une mobilisation plus larges au sein de la société. Le Forum se devait de réfléchir donc à cette forme-là. Pour l'instant, je n'ai pas inscrit le changement du statut du FCE comme une priorité. Mais, quand vous verrez mon programme, il y a effectivement la préparation du FCE en une véritable force patronale au sens syndical du terme. Etes-vous confiant quant aux préparatifs et au déroulement de l'élection ? Sincèrement, je suis tout à fait confiant. Et j'ai eu à discuter sur cet aspect avec mon collègue Réda Hamiani. Lui-même a souhaité un vote à bulletins secrets. Cela permet de crédibiliser le Forum et nos candidatures. Parce que le vote à main levée porte un sérieux coup aux candidats et aux prétendants. Nous voulons que chaque entreprise se sente libre de choisir son représentant. Le vote à main levée a créé toujours des tensions et des dissensions au sein des organisations patronales. L'élection à bulletins secrets permet de maintenir une certaine cohésion et une force indéfectible. Que comptez-vous apporter concrètement au Forum des chefs d'entreprises ? Quelles seront vos propositions pour les convaincre ? Mon programme comprend cinq axes principaux. Je compte surtout mettre en place une organisation interne en adéquation avec la vision, les missions et les ambitions du FCE. Je dois aussi mener une action nationale tournée vers toutes les parties prenantes (entreprises, pouvoirs publics, institutions, associations professionnelles et patronales). A l'internationale, il y a lieu de construire un lien fort et actif avec nos partenaires internationaux (associations ou autres organisations patronales, institutions internationales). Le FCE devra être aussi le catalyseur de la relation Université-Entreprise. J'estime également que le Forum constituera la relève patronale, là où l'on initie et encourage les capitaines de l'industrie de demain. Autour de ces cinq axes, je souhaite compléter mon programme par 30 autres propositions dont je réserve la teneur à l'assemblée générale. Propos recueillis