Décidément, l'affaire opposant Algérie Télécom à l'Eepad va encore faire couler beaucoup d'encre. Après une longue période de négociations, le provider d'internet n'a toujours pas honoré ses engagements. Il ne s'est acquitté hier que de la somme de 50 millions de dinars sur les 486 millions de dinars représentant le paiement d'une seule échéance alors qu'il devait payer en plus de cette échéance un montant de l'ordre de 430 millions de dinars représentant les mensualités de janvier, février, mars 2009) sur le total de sa dette antérieure, qui s'élève à 2,6 milliards de dinars. Contacté par nos soins, M. Faouzi Derras, directeur de la Tarification, Facturation et Recouvrement au niveau d'AT, a affirmé que la somme versée vers 15h lundi dernier ne représente que le tiers d'une facture mensuelle, avant de préciser que cette démarche ne correspond pas aux engagements du directeur général de l'Eepad, Nouar Harzallah, signifiés dans le procès-verbal qu'il a signé le 12 avril 2009. Ce chiffre représente trois fois rien en comparaison avec les dettes du provider internet, surtout lorsqu'on sait qu'Algérie Télécom supporte un coût mensuel d'environ 330 000 euros pour assurer la liaison du fournisseur d'accès internet avec les opérateurs étrangers. Interrogé sur la décision prise par A T, M. Derras a indiqué que la direction a reçu pour instruction d'encaisser le chèque, en attendant les réunions à un plus haut niveau pour se fixer sur la suite à donner. Dans le cas où le provider ne payait pas ses dettes avant le délai accordé, soit le 26 mai, c'est-à-dire hier, Moussa Benhamadi, P-DG du groupe, a déclaré que AT ne veut pas perdre un client aussi important que l'Eepad et que le délai pourrait être prolongé jusqu'à la fin de la semaine, mais qu'au-delà de cette date, il serait contraint de faire procéder à une rupture définitive de la fourniture du service jusqu'au règlement intégral de l'ensemble des sommes à terme échu. L'intervenant a affirmé, dans un autre sillage, qu'aucune baisse de tarif ne sera accordée à l'Eepad, rappelant que les réductions tarifaires concernent uniquement les simples clients et non ISP (Internet service provider), qui ne sont en aucun cas concernés par ces baisses de redevances. Rappelant que 60% des dettes d'A T proviennent des simples clients, M. Belhamadi a clos son intervention en indiquant que son entreprise essaye de trouver les solutions adéquates pour satisfaire et préserver sa clientèle. Il y a lieu de rappeler qu'après une courte suspension de la fourniture de ses services à l'Eepad opérée le 13 mai dernier, l'opérateur public Algérie Télécom a décidé de rétablir la connexion Internet en lui accordant un échéancier pour le recouvrement de ses créances avant le 26 mai. Cette décision a été prise lors d'une réunion qui a regroupé il y a quelques jours l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), Eepad et Algérie Télécom. AT veut ainsi offrir une dernière chance à la société Eepad pour honorer ses échéances.