Les Etats-Unis et cinq pays européens qui dénoncent les actes «barbares» de Daech n'ont pas apporté leur caution à une éventuelle intervention militaire de la Ligue arabe en Libye. Les six pays ont signé un communiqué à la veille de la réunion de la Ligue arabe pour dire qu'«il n'y a pas de solution militaire au conflit en Libye». Cette annonce est faite alors que la Ligue arabe prépare une réunion demain pour discuter de l'appel lancé par le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, demandant aux pays arabes d'intervenir militairement contre Daech. Cet appel a été lancé au lendemain de violents affrontements entre des habitants et des terroristes de Daech dans la ville libyenne de Syrte. Des dizaines de morts sont enregistrés. Daech a décapité des dizaines de civils dans cette localité libyenne. Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne ont dénoncé dans un communiqué commun les actes «barbares» commis par le groupe Etat islamique (EI) en Libye et appelé les parties rivales à s'entendre sur un gouvernement d'union nationale. Daech en Libye dénoncé par l'Algérie et la communauté internationale «Nous sommes profondément préoccupés par les informations selon lesquelles ces combattants ont bombardé des zones densément peuplées de la ville et ont commis sans discrimination des actes de violence pour terroriser la population libyenne», affirme ce communiqué commun publié dimanche soir par le Département d'Etat américain. Le communiqué appelle les parties en conflit en Libye à «se joindre aux efforts pour combattre la menace que constituent ces groupes terroristes transnationaux qui exploitent la situation en Libye pour atteindre leurs propres objectifs». La situation à Syrte «souligne la nécessité urgente pour les parties en Libye de parvenir à un accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale qui, de concert avec la communauté internationale, peut assurer la sécurité face aux groupes extrémistes violents qui cherchent à déstabiliser le pays», ajoute le texte. La Ligue arabe se réunit aujourd'hui La Ligue arabe se réunit aujourd'hui au Caire pour discuter de l'appel que lui a lancé le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale pour mener une intervention militaire contre Daech. L'Egypte semble très «enthousiaste» pour cette option. Le pays partageant des frontières avec la Libye enregistre un nombre de plus en plus important d'attentats terroristes. L'Algérie, autre pays frontalier, préfère une solution pacifique et politique entre Libyens. La Tunisie a décidé d'ériger un mur le long de ses frontières avec la Libye après que l'enquête sur l'attentat terroriste perpétré dans la ville de Sousse a révélé que l'auteur présumé de cette attaque s'était entraîné en Libye. Cet attentat a fait des dizaines de morts, principalement des touristes étrangers, dont 30 touristes britanniques. Dialogue à Genève L'Organisation des Nations unies (ONU) engage un dialogue à Genève sur la Libye. Il s'agit de pourparlers de paix entre différents protagonistes libyens. Un accord de paix et de réconciliation entre Libyens permettrait la création d'un gouvernement national de consensus. La Libye pourrait alors faire face aux organisations terroristes comme Daech et Al Qaïda, aidée par la communauté internationale en logistique et formation de l'armée et des forces de sécurité. La Libye se trouve dans le chaos depuis l'ingérence militaire décidée par l'ex-président français Nicolas Sarkozy. Cette ingérence a profité directement à Daech et Al Qaïda qui ont trouvé dans ce chaos une aubaine pour s'installer dans ce pays livré à l'anarchie. Une éventuelle nouvelle ingérence militaire étrangère, arabe ou occidentale, bénéficierait de nouveau à Daech et Al Qaïda qui appelleraient à l'«invasion» et en profiteraient pour «enrôler» de nombreux autres terroristes solidaires avec ces organisations.