Comme il fallait s'y attendre la commission de discipline de la Ligue de football professionnel n'a pas tardé à prendre des sanctions exemplaires à l'endroit du MC Alger et du CR Belouizdad suite au mauvais comportement de leurs galeries respectives lors du dernier derby disputé à Bologhine (0-0). Deux matches à huis clos dont un avec sursis au Mouloudia et au Chabab. Tel est le verdict de l'instance de Mahfoud Kerbadj suite à l'utilisation d'engins pyrotechniques, et jets dangereux de fumigènes dans les tribunes entre les deux galeries. Ce n'est pas tout puisque les deux grands clubs algérois se sont vu infliger une amende de 200 000 DA mais aussi une mise en garde pour les mêmes motifs. Ces sanctions auraient certainement parues banales lors des précédentes saisons. Mais avec ces nouvelles dispositions disciplinaires qui devaient être approuvées hier par le bureau fédéral de la FAF la donne a complètement changé. En effet, sur l'initiative du président de la LFP, une nouvelle mesure concernant le huis clos sera appliquée durant l'exercice en vigueur. Elle stipule que «dans le cas où une équipe serait sanctionnée d'un troisième match à huis clos, elle jouera le restant de ses rencontres de l'aller ou du retour à domicile sans la présence de son public». En d'autres termes, le Mouloudia d'Alger et le CR Belouizdad ont déjà grillé un joker d'emblée dans l'optique d'être épargnés par cette mesure radicale qui vise à combattre le fléau de la violence qui écume nos stades depuis de longues années. De quoi effrayer en ce début de championnat joueurs, entraîneurs, dirigeants et fidèles supporteurs des deux clubs voisins. Gare à la récidive ! Le CRB, et surtout le MCA, sont considérés parmi les clubs les plus populaires d'Algérie. D'ailleurs, les deux voisins de la capitale évoluent à chaque match devant des tribunes archicombles. Mais cette présence massive de leurs supporters constitue très souvent une arme à double tranchant. Parfois au moindre faux pas concédé par leurs favoris à domicile, les ultras des deux équipes affichent leurs mécontentements à travers des scènes de violences qui débouchent tout droit sur la sanction du huis clos. A titre d'exemple, lors de la saison passée, le Mouloudia et le Chabab ont vu leurs terrains suspendus respectivement de six et quatre rencontres, ce qui fait d'eux des clubs récidivistes. N'ayant pas retenu les leçons de la saison passée où la sanction du huis clos a failli coûter carrément la relégation à leurs clubs, les galeries mouloudéenne et belcourtoise ont intérêt à faire preuve de fair-play lors des prochaines journées, car, contrairement à la saison passée, ils risquent de ne plus voir évoluer leurs équipes à domicile à la quatrième infraction commise. Voilà ce qui va peut-être leur donner à réfléchir à l'avenir…