Barack Obama a de nouveau soutenu jeudi à Washington la création d'un Etat palestinien et accentué la pression sur Israël en l'appelant à mettre un terme à sa politique de colonisation des territoires palestiniens. A l'inverse de ses prédécesseurs, il affiche une forte détermination pour amener Israël à la table des négociations basées sur la satisfaction des conditions énoncées par son gouvernement et les Palestiniens. En recevant jeudi à la Maison-Blanche le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le chef de l'Etat américain a clairement indiqué que son administration œuvrera de manière soutenue pour atteindre cet objectif.«Je crois fermement à une solution à deux Etats, la Palestine et Israël», a-t-il affirmé sans pour autant définir, du moins pour le moment, un échéancier devant guider les différentes étapes du processus de paix. Il a dans ce contexte rejeté l'élaboration d'un «calendrier artificiel», estimant néanmoins nécessaire de ne pas «perdre de temps» pour faire évoluer les positions des uns et des autres sur ce dossier. «Je suis confiant sur le fait que nous pouvons faire avancer ce processus si les parties sont prêtes à honorer leurs engagements», a estimé Obama, rappelant la «feuille de route» adoptée en 2003 qui engageait l'Etat hébreu à «stopper la colonisation» et à faire en sorte «qu'un Etat palestinien viable soit établi». En faisant référence à cette démarche élaborée par l'Organisation des Nations unies, l'Union européenne, les Etats-Unis et la Russie et destinée à mettre fin au conflit israélo-palestinien, Obama veut, soutiennent les observateurs, rappeler à leurs engagements les parrains de cette initiative pour les impliquer concrètement, au nom de la communauté internationale, dans le traitement de cette question. La partie palestinienne a affiché au terme de la rencontre avec le chef de l'exécutif américain une attitude empreinte d'espoir tant leur confiance en Obama semble «pleine et entière» et estimé ce rendez-vous franc et sérieux.Sans céder sur leurs positions de principe portant principalement sur leur refus de reconnaître Israël comme un Etat juif, l'arrêt de la colonisation en Cisjordanie et celui de la «croissance naturelle» à l'intérieur des colonies, l'évacuation des colonies sauvages, la levée des barrages israéliens en Cisjordanie…, Mahmoud Abbas et les membres de sa délégation ont cependant réaffirmé les engagements de l'Autorité palestinienne, notamment ceux contenus dans la feuille de route. Abbas a en outre indiqué, selon les agences de presse, avoir remis à Barack Obama un document contenant de nouvelles idées en mesure de favoriser la mise en œuvre d'une initiative de paix dans la région.Il a en outre précisé, sans en dévoiler le contenu, que ce texte s'inspire pour une large part de la feuille de route et du plan de paix arabe et développe des mécanismes pouvant soutenir leur application. De plus il a soutenu que rien «n'empêche l'instauration de la paix pour peu Qu'Israël ne pose pas d'obstacles». L'entêtement affiché par l'israélien Netanyahu et son équipe à s'opposer à toute initiative de paix favorisant l'instauration de la paix et la sécurité dans la région du Proche-Orient semble faire «lourdement obstacle» aux efforts diplomatiques déployés par Obama. Face aux dernières déclarations du porte-parole du Premier ministre israélien, réitérant la position belliqueuse de son cabinet et son refus de se soumettre aux demandes américaines, la secrétaire d'Etat Hilary Clinton est montée à son tour au créneau pour rappeler aux Israéliens que le président Obama avait été très clair lors de son entretien dans la capitale fédérale avec Netanyahu. La prochaine visite au Proche-Orient, annoncée pour le 7 juin, de l'émissaire américain en charge de ce dossier, George Mitchell, devrait révéler de nouvelles donnes en rapport avec l'évolution de ce dossier, d'autant que dans l'intervalle Obama aura prononcé son discours destiné au monde musulman et au cours duquel il devrait consacrer une large part au dossier israélo-palestinien.