La situation conflictuelle qui règne au niveau des unités de Constantine et le bras de fer engagé depuis le mois d'avril avec la direction régionale de la Protection civile se sont transformés en une véritable résistance qui risque de prendre des proportions inquiétantes si toutefois les revendications des agents ne sont pas satisfaites dans un délai n'excédant pas les 8 jours. «La protestation sera nationale», affirment les protestataires. En présence du président de la Fédération nationale des travailleurs de l'administration et des collectivités locales, du secrétaire général du Syndicat national des agents de la Protection civile et des coordinateurs des bureaux de 17 wilayas, les pompiers de Constantine se sont réunis jeudi en assemblée générale pour exiger le départ du directeur régional et l'extinction des poursuites judiciaires à l'encontre des syndicalistes. 10 affaires en tout ont été introduites par la direction dont 5 au niveau du tribunal correctionnel de Ziadia et 5 autres au niveau du tribunal social. C'est la troisième assemblée qui se tient depuis le début du conflit, mais cette fois-ci le ton est monté d'un cran et les pompiers refusent le dialogue avec le directeur régional, accusé «d'abus de pouvoir, d'injustice et de mener une politique de division parmi le personnel». Ils sont appuyés dans leur demande par la solidarité témoignée par leurs collègues à travers pas moins 17 wilayas, notamment Souk Ahras, Khenchela, Biskra, El Bayadh, Adrar, Oran, Blida, Guelma, Laghouat, El Tarf, Skikda, Batna, Tipaza, Illizi, Oum El Bouaghi et Mila. D'ailleurs, les coordinateurs des bureaux de ces wilayas ont promis un durcissement et une mobilisation en faveur de leurs collègues constantinois. Ils ne sont pas les seuls puisque le secrétaire de wilaya de l'UGTA, M. Rahma, tout en précisant que le dossier est entre les mains de Abdelmadjid Sidi Saïd, a annoncé que toutes les sections syndicales des autres secteurs affiliées à la centrale syndicale sont mobilisées pour prendre part au mouvement de protestation la semaine prochaine et soutenir ainsi les agents de la Protection civile dans leur action. Par ailleurs, l'AG du jeudi a été encore une fois une occasion pour les pompiers de dénoncer «la dégradation des conditions de travail, favorisant l'émergence d'une ambiance conflictuelle marquée par l'hostilité et l'indifférence de l'administration vis-à-vis des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs», selon les déclarations des membres de la section syndicale affiliée à l'UGTA. Il y a lieu de rappeler qu'un premier bras de fer avec leur directeur a été engagé il y a quelques mois déjà à cause «des dépassements et de l'abus d'autorité» qui empreignent, selon eux, les agissements du directeur de wilaya de la Protection civile. Les deux parties avaient réussi à s'entendre et à mettre fin au conflit, en présence d'une commission de la direction générale de la Protection civile d'Alger. Après un répit qui n'a pas duré longtemps, le retour à la contestation a pointé le 12 avril suite aux décisions du directeur régional relatives à la mutation de certains pompiers et au licenciement d'autres. Ce qui a suscité la colère des pompiers, c'est la suspension d'un délégué syndical et le dépôt de plainte contre lui introduit par le directeur de la Protection civile l'accusant «d'atteinte à corps constitué», ou cette autre mutation «punitive» d'un agent qui a osé revendiquer «le départ du directeur» lors d'une assemblée générale tenue au mois de novembre 2008.