Les agents de la Protection civile de la wilaya de Constantine se sont réunis hier en assemblée générale en présence de deux membres du syndicat national et un membre de la fédération nationale UGTA afin de débattre la situation conflictuelle qui règne au niveau des unités de Constantine et qui remonte à plusieurs années, selon les protestataires. Ils exigent le départ du directeur de wilaya de la Protection civile dans un délai n'excédant pas les 8 jours, sinon un large mouvement de protestation sera reconduit. Les agents de la Protection civile avisent même que le directeur sera empêché d'entrer à la direction si toutefois la direction générale ne procède pas à sa mutation dans le délai fixé. Lors de leur AG, ils ont rappelé qu'un premier bras de fer avec leur directeur a été engagé il y a quelque temps déjà, et ce, pour «abus de pouvoir, injustice et une politique de division parmi le personnel». Les deux parties avaient réussi à s'entendre et à mettre fin au conflit, en présence d'une commission de la direction générale de la Protection civile d'Alger. Après un répit qui n'a pas duré longtemps, le retour à la contestation a pointé le 12 avril suite aux décisions du directeur régional relatives à la mutation de certains pompiers et le licenciement d'autres. D'ailleurs, une journée de contestation a été organisée devant le siège de l'union de wilaya UGTA à Constantine pour dénoncer justement «les dépassements et l'abus d'autorité» qui empreignent les agissements du directeur de wilaya de la Protection civile. A cet effet, le secrétaire de wilaya de l'UGTA, M. Rahma, prenant part de l'AG d'hier, a précisé que «plusieurs tentatives de la part du secrétariat de wilaya de l'UGTA ont été menées pour engager un dialogue avec le directeur régional sans succès. Pour sa part, le président de la section insistera lors de son intervention sur «la rupture de tout lien de dialogue entre le partenaire social et la direction depuis près de onze mois». Il est à noter que cette rencontre a permis de mettre l'accent sur «la dégradation des conditions de travail, favorisant l'émergence d'une ambiance conflictuelle marquée par l'hostilité et l'indifférence de l'administration vis-à-vis des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs», selon les déclarations des membres de la section syndicale affiliée à l'UGTA. Pour cela, ils font part de «leur rejet catégorique des pressions abusives exercées par le directeur à l'encontre de plusieurs travailleurs et exigent ainsi son départ». Par ailleurs, ce qui a suscité la colère des pompiers, c'est la suspension d'un délégué syndical et le dépôt de plainte contre lui introduit par le directeur de la Protection civile l'accusant «d'atteinte à corps constitué», ou cette autre mutation «punitive» d'un agent qui a osé revendiquer «le départ du directeur» lors d'une assemblée générale tenue en novembre 2008. Enfin, les deux émissaires du syndicat national des agents de la Protection civile dépêchés, tout en insistant sur la nécessité de favoriser le dialogue, ont pris acte des exigences des syndicalistes qu'ils transmettront à la tutelle. Affaire à suivre.