Les chiffres communiqués, hier, par le Cnis sur le commerce extérieur confirment le recul inquiétant des recettes pétrolières algériennes. Pour la première fois, depuis plus de 10 ans, la balance commerciale de l'Algérie enregistre un déficit de 10,33 milliards de dollars sur les 9 premiers mois de l'année 2015. Le bilan établi par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) illustre de la gravité de la situation économique du pays durant l'année 2015. Les exportations ont chuté de 40,24%, par rapport à l'année 2014. Durant les 9 mois de 2015, l'Algérie n'a exporté que 28,86 milliards de dollars, alors qu'en 2014 le chiffre était de 48,29 mds usd. Quant aux importations, les fameuses mesures de limitation et de substitution n'ont pas eu l'effet escompté. Elles avoisinent les 40 mds usd (39,19). En baisse de 11,34 % par rapport à l'année 2014 (44,2 milliards de dollars), elles demeurent, cependant, en deçà des capacités financières du pays. Les tendances générales du commerce extérieur de l'Algérie n'ont pas connu de changements pour cette année. Les hydrocarbures pèsent toujours et représentent 94,56% du total des exportations, évaluées à 27,29 mds usd. Les exportations hors hydrocarbures ont également chuté (- 8,29 %), se chiffrant à 1,57 mds usd. Les produits hors hydrocarbures exportés demeurent également les mêmes (demi-produits, biens alimentaires, les produits bruts et biens d'équipements industriels) Quant aux importations, elles ont reculé à l'exception de celles des biens d'équipement agricoles qui ont augmenté de 9,36% pour atteindre 526 millions de dollars. Les plus importantes baisses ont concerné les produits bruts (1,17 md usd), les produits alimentaires avec 7,05 mds usd (-18,47%), les biens de consommation non alimentaires avec 6,57 mds usd (-16,54%), le groupe des énergies et lubrifiants avec 1,69 md (-12,6%), les demi-produits avec 8,97 mds usd (-8,24%) et les biens d'équipements industriels avec 13,2 mds usd (-5,87%). Cela s'explique essentiellement par la baisse des prix des matières premières sur le marché international et les décisions prises par les autorités pour limiter les importations des véhicules neufs. Les importations réalisées ont été financées par cash avec 59,02% (près de 23,13 mds usd), les lignes de crédits avec 38,06% (14,91 mds usd), tandis que le reste des importations a été financé par le recours aux comptes devises des importateurs et aux autres transferts financiers avec 2,88% globalement (plus de 1,14 md usd). La Chine, premier fournisseur Les principaux clients de l'Algérie restent l'Italie (4,98 mds usd), l'Espagne (4,94 mds), la France (3,38 mds usd), la Grande-Bretagne (2,4 mds), les Pays-Bas (1,88 md usd) et la Turquie (1,54 md usd). Pour les pays fournisseurs, la Chine conserve sa première place avec près de 6,42 mds usd, suivie par la France (4,06 mds usd), l'Italie (3,68 mds), l'Espagne (2,97 mds usd), l'Allemagne (2,67 mds) et les USA (2,09 mds usd).