Drame, hécatombe, terrorisme de la route, ce sont autant de vocables qu'on utilise lorsqu'on évoque l'ampleur des accidents de la circulation sur les vies humaines… mais aussi sur l'économie nationale. Outre son incidence sur l'humain (4500 morts et 70 000 blessés/an), l'hécatombe sur nos routes a également un coût économique de l'ordre de 100 milliards DA, a annoncé le PDG de la Caar et président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), Brahim Djamel Kassali, lors de son intervention hier à l'occasion de l'organisation à Alger d'un séminaire sur la modernisation de l'assurance automobile. Selon l'orateur, les assureurs enregistrent chaque année plus d'un million de déclarations de sinistres, ce qui fait que l'assurance automobile constitue pour le marché algérien, la branche principale, avec plus de 52% de parts de marché (toutes branches confondues). Durant ces 5 dernières années, elle n'a pas cessé d'enregistrer une progression régulière de l'ordre de 12% en moyenne, avec un pic de 21% en 2012, précise le président de l'UAR. Cette progression est, selon ce responsable, le résultat de l'accroissement du parc automobile national estimé à 5,4 millions d'unités, avec une progression moyenne annuelle de 400 000 véhicules importés. Plus il y a des voitures, plus il y a des accidents. Cette règle fatale est bien illustrée par les chiffres des assureurs. Evoquant la sinistralité, ils mentionnent clairement que les accidents de la route en sont de plus en plus nombreux, de plus en plus graves et de plus en plus meurtriers en Algérie. Avec 25 000 à 30 000 accidents corporels par/an, on enregistre une moyenne de 10 à 12 décès et 90 à 100 blessés par jour et entre 3 et 5 accidents d'une gravité extrême chaque jour en Algérie. S'exprimant sur la question des règlements opérés dans le cadre de l'assurance automobile, Kessali soulignent qu'ils représentent 75% du montant global des sinistres réglés par les assureurs, toutes branches confondues. Au titre de l'exercice 2014, les assureurs ont procédé aux règlements de milliers de dossiers sinistres automobiles pour un montant de 44,8 milliards DA, contre 40,5 milliards DA en 2013, soit une hausse de 10%. Toutefois, il reconnaît que des efforts restent à faire pour satisfaire les clients. «Aujourd'hui, les assureurs de la place, conscients de l'impact négatif des retards de règlement des sinistres sur le développement des assurances, ont engagé la mise en place d'outils nécessaires à la résorption des stocks et à l'organisation du traitement des recours entre compagnies.» Dans le détail, il annonce deux mesures nécessaires pour, d'une part, assainir le passif et, d'autre part, asseoir les mécanismes de remboursement systématique des recours. Ils ont été, selon lui, lancés cette année et aboutiront aux résultats escomptés, à savoir régler un sinistre en l'espace «de 15 à 21 jours», a-t-il promis.