La modernisation de l'assurance automobile en Algérie a été l'objet d'une conférence donnée hier par le président de l'Union des sociétés d'assurances et de réassurance, Brahim Djamel Kessalli. Selon l'UAR, l'Algérie compte, à fin 2014, un parc national automobile de 5400.000 véhicules dont près de 50% de 20 ans d'âge et plus, malgré les efforts de rajeunissement du parc déployés depuis le début des années 2000. En ce qui concerne les acteurs du marché, il annonce que l'assurance automobile est pratiquée par 13 sociétés dont six publiques y compris deux mutuelles: Caar, Caat, Cash, Cnma, Maatec et SAA et sept privées: 2A, Alliance, AXA Dommages, Ciar, GAM, Salama, Trust. Lors du séminaire organisé par la compagnie centrale de réassurance, Kessalli a souligné que la distribution de l'assurance automobile est réalisée par le biais d'agences directes au nombre de 1260 et d'agents généraux d'assurances, au nombre de 1000, soit un total de 2260 agences sur l'ensemble du territoire national. «Malgré les efforts accomplis par les sociétés d'assurance pour accroître leurs réseaux de distribution qui n'étaient globalement que de 878 agences en 2000, on peut considérer que l'ensemble du réseau actuel demeure encore insuffisant eu égard au nombre d'habitants, à l'importance du parc automobile et à l'étendue du territoire national, pour offrir une prestation d'un niveau de qualité acceptable», a souligné Kessalli. En termes de données chiffrées, ceci donne, selon lui, une agence pour 17.400 habitants pour une population de 39,5 millions d'individus et une agence pour 2400 véhicules pour un parc automobile de 5,4 millions de véhicules. De plus, la répartition géographique de ces points de souscription est disproportionnée en matière d'occupation des espaces car une grande partie du réseau est concentrée au nord du pays et surtout dans les grands centres urbains. Kessalli donne d'autres informations en rappelant que les pouvoirs publics ont créé le Fonds de garantie automobile pour la prise en charge de tout ou partie des indemnités allouées aux victimes d'accidents corporels ou à leurs ayants droit causés par des véhicules terrestres à moteur dans le cas où le responsable des dommages demeure inconnu ou se trouve, au moment de l'accident, déchu de la garantie ou insuffisamment couvert ou non assuré et se révèle totalement ou partiellement insolvable. Le conférencier considère que si l'on tient compte du niveau de couverture en responsabilité civile imposé aux assureurs par la loi et de la sinistralité automobile importante en Algérie, on peut considérer que la prime ainsi arrêtée, est insuffisante. A titre d'exemple, pour un véhicule léger d'une puissance de 7 à 10 CV pour usage affaire, le montant de la prime nette (RC), est de 1933 DA, soit l'équivalent de 16 euros, ce qui est loin de ce qui se pratique dans les pays voisins. Kessali ajoute que les polices d'assurances automobile sont classées selon qu'il s'agisse de contrats souscrits par une entreprise ou de contrats souscrits à titre individuel. Ainsi, on trouve des contrats flotte représentant 20% des souscriptions du marché et des contrats particuliers représentant 80% des souscriptions que ce soit en RC obligatoire ou autres garanties facultatives. Ainsi, l'assurance automobile constitue pour le marché algérien la branche principale avec plus de 52% de part de marché (toutes branches confondues). Elle a enregistré, ces cinq dernières années, une progression régulière de l'ordre de 12% en moyenne, avec un pic de 21% en 2012. Cette progression est le résultat de l'accroissement du parc automobile national, (importations de véhicules neufs, évalués à 400.000 véhicules en moyenne par an). Il y a aussi l'offre de nouveaux produits et de nouvelles formules mises en place par les compagnies. Le volume de primes réalisé durant les dix dernières années est passé en 2005 de 18.535 milliards DA à 65.360 milliards en 2014. Concernant les dommages matériels, les assureurs enregistrent chaque année plus de un million de déclarations de sinistres, dont environ 40% pour la seule SAA avec plus de 400.000 déclarations par an.